Le Qatar a condamné à perpétuité un poète pour "incitation contre le régime".
Le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a prétendu dimanche que la France n'admet pas que l'on s'en prenne à des poètes, en référence à la condamnation à perpétuité au Qatar de Mohammed al-Ajami, alias Ibn al-Dhib, auteur d'un poème jugé subversif.
"S'en prendre à des poètes, ce n'est évidemment pas ni ce que souhaite ni ce qu'admet la démocratie française", a déclaré Laurent Fabius, interrogé lors de l'émission Le grand jury RTL-Le Figaro-LCI.
Le ministre a dit en avoir parlé avec les autorités qataries. "J'en parle et quand j'en parle j'espère être entendu", selon lui.
Pour le ministre français des Affaires étrangères, la coopération économique entre la France et le Qatar "ne m'a jamais conduit à mettre ma langue dans ma poche sur les droits de l'homme".
Le poète qatari a été condamné le 29 novembre à la prison à vie pour incitation contre le régime et diffamation du prince héritier de cette monarchie du Golfe.
Amnesty International avait indiqué que la justice du Qatar lui reprochait d'avoir écrit en 2010 un poème critiquant l'émir mais que selon des militants du Golfe, la véritable raison de son arrestation en novembre 2011 était son "Poème du jardin", écrit en 2011 alors qu'avait commencé le Printemps arabe.
Ce poème rend hommage à la révolution tunisienne et exprime l'espoir que le changement touche d'autres pays arabes, affirmant "nous sommes tous la Tunisie face à une élite répressive".