300 mille pièces d’armes auraient été transférées en Egypte. Morsi charge l’armée de la sécurité, l’autorise à arrêter des civils. La principale coalition de l’opposition rejette le nouveau projet de la Constitution.
Les pro et anti-Morsi ont appelé à manifester mardi, les premiers pour soutenir et les seconds pour rejeter le référendum du 15 décembre sur le projet de Constitution, faisant craindre de nouveaux affrontements. 300 mille pièces d'armes auraient été transférées en Egypte via la Libye, a rapporté le journaliste Wael Abdel Fattah dans le quotidien AsSafir.
Morsi charge l'armée de la sécurité, l'autorise à arrêter des civils
Le président égyptien Mohamed Morsi a appelé l'armée à assurer la sécurité jusqu'à l'annonce du résultat du référendum. Dans un décret prenant effet lundi Morsi a également accordé à l’armée le pouvoir d'arrêter des civils.
Cette décision intervient à la veille de manifestations rivales.
"Les forces armées appuient les services de police en complète coopération avec elles pour préserver la sécurité et protéger les installations vitales de l'Etat, pour une période temporaire jusqu'à l'annonce du résultat du référendum sur la Constitution", selon le texte de ce décret.
"Les officiers et sous-officiers des forces armées participant aux missions de préservation de la sécurité et de protection des installations vitales de l'Etat (...) ont tous les pouvoirs d'arrestation judiciaire", selon le texte publié au Journal officiel.
Oui à la légitimité
Dimanche soir, une coalition de treize partis islamiques, comprenant les Frères musulmans dont est issu M. Morsi, a lancé un appel "à manifester mardi sous le slogan +oui à la légitimité et oui au consensus national+", a indiqué à l'AFP Mahmoud Ghozlan, porte-parole du mouvement.
Manifestations de la capitale dans la capitale et dans les provinces
Cet appel est intervenu quelques minutes après que le Front du salut national (FSN), principale coalition de l'opposition, a appelé, lui aussi, à des rassemblements mardi.
"Le Front appelle à manifester dans la capitale et dans les provinces mardi en signe de refus de la décision du président", a expliqué le FSN dans un communiqué lu par son porte-parole Sameh Achour.
"Nous ne reconnaissons pas le projet de Constitution car il ne représente pas le peuple égyptien", a ensuite indiqué M. Achour.
Le FSN s'était réuni dans l'après-midi au Caire pour s'accorder sur la réponse à apporter à la décision de M. Morsi de maintenir le scrutin et d'annuler un décret lui conférant des pouvoirs étendus.
M. Morsi a annulé samedi soir ce décret par lequel il avait placé ses pouvoirs au-dessus de tout recours en justice, et l'a remplacé par un autre ne contenant pas cette disposition très décriée.
Il a en revanche maintenu le référendum du 15 décembre, son camp expliquant qu'un report était juridiquement impossible. La loi stipule en effet que le référendum doit se tenir deux semaines après la remise du texte au chef de l'Etat, ce qui a été fait le 1er décembre.
La crise égyptienne, amorcée il y a plus de deux semaines, a déjà donné lieu à des heurts entre sympathisants et détracteurs du président Mohamed Morsi.
Dans la nuit de mercredi à jeudi, des pro et anti Morsi s'étaient affrontés aux abords du palais présidentiel, faisant sept morts et des centaines de blessés.