L’opposition russe fomentait une "révolution" du type de celles, pro-occidentales, survenues en Ukraine et en Géorgie.
Le Comité d'enquête russe a affirmé mardi disposer des preuves que l'opposition russe fomentait cette année une "révolution" du type de celles, pro-occidentales, survenues au début des années 2000 en Ukraine et en Géorgie.
Le Comité d'enquête est le principal organe d'investigation, soumis à la seule autorité du Kremlin.
"Il a été établi qu'au printemps 2012 a été organisé un voyage en Lituanie pour des groupes de citoyens russes de différentes régions afin de participer à des séminaires consacrés à la prise du pouvoir selon l'exemple des +révolutions de couleur+ survenues précédemment dans d'autres pays", affirme le Comité d'enquête dans un communiqué.
L'expression désigne en Russie essentiellement la "révolution des roses" survenue en Géorgie fin 2003 et la "révolution orange" de la fin 2004 en Ukraine, deux mouvements de contestation populaire qui avaient amené au pouvoir des gouvernements pro-occidentaux dans ces ex-républiques soviétiques.
Le leader du Front de Gauche, Sergueï Oudaltsov, et deux militants incarcérés depuis octobre, Leonid Razvozjaev et Konstantin Lebedev, sont pour l'instant les seuls inculpés dans ce dossier.
Les poursuites ont été lancées en octobre sur la base d'une émission de la chaîne pro-Kremlin NTV, qui comportait un enregistrement présenté comme tourné en caméra cachée, dans lequel selon la chaîne Sergueï Oudaltsov s'entretenait de ce type de projets avec un parlementaire géorgien, Guivi Targamadzé, censé les avoir financés.
"L'enquête a permis de rassembler des documents confirmant le financement par Guivi Targamadzé de l'activité illégale d'Oudaltsov, Razvozjaev, Lebedev en vue d'organiser des troubles massifs dans la Fédération de Russie", ajoute le comité d'enquête dans ce communiqué.
Le comité a confirmé avoir mené mardi matin des perquisitions à Moscou au domicile de l'opposant Iouri Naboutovski, ainsi que de deux autres militantes, Taïssia Alexandrova et Anna Kornilova.
Selon le communiqué, des "documents électroniques contenant des publications sur le renversement du pouvoir" ont été saisis lors de ces perquisitions.
Les trois opposants ont été amenés au Comité d'enquête pour interrogatoire en qualité de témoins, selon la même source.
Le leader du Front de Gauche, Sergueï Oudaltsov, qui est sous le coup d'une interdiction de quitter Moscou, a également subi un interrogatoire mardi.