27-11-2024 10:43 PM Jerusalem Timing

L’Armée libanaise se déploie en force à Tripoli, le calme revient

L’Armée libanaise se déploie en force à Tripoli, le calme revient

Le bilan d’une semaine de combats: 17 tués, 100 blessés.

Dix-sept morts et 110 blessés plus tard, le calme précaire est revenu à Tripoli. L’Armée libanaise s’est déployée en force à l’entrée des quartiers chauds et des «lignes de démarcation», d’où se sont retirés les miliciens après avoir semé mort et désolation pendant près d’une semaine.

L’armée s’est déployée ce lundi aux entrées de Hay al-Mankoubine et de l’autoroute international de Beddaoui, aux entrées de Wadi Nahlé, à Jabal Beddaoui, et aux routes menant au camp palestinien portant le même nom. La troupe a érigé des barrages de contrôle d’identité et les soldats fouillaient les véhicules. Les habitants, terrés chez eux depuis des jours, ont accueilli avec soulagement ces mesures.

Ces régions constituent des positions de repli pour les miliciens qui s’affrontent dans les quartiers de Malloulé, Mankoubine et Riva, des quartiers théâtres des plus violents accrochages.

Le déploiement de l’Armée est intervenu après une réunion du Conseil supérieur de défense réuni dimanche à Baabda sous la présidence du chef de l’État, en présence du Premier ministre, du commandant de l’armée, du chef des services de renseignements de l’armée au Nord et des ministres et chefs de services de sécurité concernés. Comme il est d’usage, les décisions prises au cours de la réunion sont restées secrètes. Selon des sources bien informées, l’État a décidé de faire de Tripoli une «zone de sécurité» et de placer toutes les forces de sécurité sous le commandement de l’armée.

En soirée, M. Mikati a affirmé qu’«un nouveau plan de sécurité» entrerait incessamment en vigueur dans la capitale du Liban-Nord. De fait, des renforts militaires importants sont arrivés dans la nuit à Tripoli et l’Armée a entamé un déploiement dans toutes les zones de combat, une première. Des unités d’élites se sont déployés à Bab el-Tebbané et Jabal Mohsen.

Qu’est-ce qui a fait réagir l’Etat après plusieurs jours d’apathie? La peur de certains acteurs de voir la situation leur échapper, surtout que les combats, plus violents que les treize précédents rounds, ont débordé sur des quartiers jusque-là épargnés et ont vu l’utilisation d’armes nouvelles.

Ainsi, les affrontements ont touché les rues commerçantes Azmi, Nadim el-Jisr et des églises. Et les protagonistes ont fait usage intensifs de mitrailleuses lourdes, de roquettes antichars et, surtout, de canons de mortier de 82 mm. La puissance de feu était également inégalée, ainsi que le bilan et l’importance des dégâts.

Après avoir laissé pourrir la situation , les responsables politiques se sont enfin décidés à agir. Mais il a fallu pour cela qu’ils reçoivent le feu vert indirect de l’ancien Premier ministre, Saad Hariri, qui a appelé le commandant en chef de l’Armée, le général Jean Kahwaji, et le directeur des Forces de sécurité intérieure (FSI), le général Achraf Rifi.

 Une façon de montrer que même dans la ville natale de Najib Mikati, c’est lui qui fait la pluie et le beau temps.

Médiarama

10-12-12