Ils lui fournissent de précieuses informations sur les mouvements rebelles.
La lecture des rapports des forces politiques et militaires en Syrie donne lieu à des interprétations divergentes: celles qui parlent de la capacité de résistance du régime et celles qui estiment que l’introduction des armes chimiques dans la crise est un signal de la fin prochaine du régime à travers une intervention militaire et sécuritaire préparée par l’Occident.
Mais les visiteurs de Damas ont une toute autre lecture des événements. Ils assurent que la capitale syrienne, les institutions gouvernementales et les sites militaires et sécuritaires névralgiques, sont très loin des zones de combats et des tentatives d’assauts des rebelles. De plus, l’annonce par l’Armée syrienne libre de la réussite de son opération contre l’aéroport de Damas est fausse.
Même si effectivement, certains groupes armés ont réussi provisoirement, et pendant quelques heures seulement, à prendre le contrôle d’une partie de la route internationale de l’aéroport. L’armée régulière syrienne était au courant des détails des plans des rebelles et s’est préparée à y faire face.
Les unités d’élite et la Garde républicaine ont été déployées dans les zones stratégiques et sensibles, ce qui explique la rapidité avec laquelle l’armée a réussi à reprendre le contrôle de la situation et les pertes énormes dans les rangs des rebelles, de leurs propres aveux. Les succès enregistrés par l’armée syrienne suscitent de nombreuses questions sur la partie qui a fourni au régime des informations détaillées sur le projet rebelle de s’emparer de l’aéroport de Damas et des bâtiments gouvernementaux, et sur l’identité des experts qui ont établi les plans qui ont permis de faire échec à cette offensive, en dépit de la bonne organisation des groupes armés.
Un diplomate d’un pays de l’Est a révélé un rôle de première importance joué par les experts militaires russes basés dans la base navale de Tartous, dans la direction des opérations militaires.
Par ailleurs, l’Iran et la Russie ont mis à la disposition des autorités syriennes du matériel de communication, d’écoute et de brouillage sophistiqué, ainsi que des photos satellites et les logiciels nécessaires pour les analyser.
Le diplomate ajoute que le commandement russe a fourni aux Syriens un réseau de radar sophistiqué capable de localiser les communications des rebelles, ce qui explique la décision de couper toutes les liaisons téléphoniques et internet pour contraindre les groupes armés à utiliser leur matériel secret afin de le découvrir et le neutraliser.
Ce même diplomate ajoute que l’entrée en scène des experts russes pour soutenir le régime a convaincu l’Otan d’accepter le déploiement de batteries Patriot en Turquie, et qui sont plus dirigées contre la Russie que contre la Syrie et l’Iran. La nouvelle équation est la suivante: le bouclier antimissile contre les armes chimiques.
Antoine Hayeck, journaliste libanais indépendant
Elnashra.com (site d’information libanais indépendant)
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