Certains milieux de la majorité estiment que la situation interne, notamment les élections législatives, ne peut pas être isolée de la crise syrienne.
Il est désormais certain que l’alliance du 8-Mars ( qui comporte entre autre le Hezbollah, Amal, le Courant patriotique libre, et les Maradas) ne participera pas à des élections législatives organisées sur la base de la loi de 1960.
Et si le commandement de cette alliance, Michel Aoun, n’a pas encore annoncé officiellement sa décision de boycotter un tel scrutin, les milieux informés savent que la décision stratégique a été prise, partant du principe que le report des élections est certes mauvais, mais il reste moins grave que son organisation sur la base de la loi de 1960. Car cela enterrerait les espoirs de réformes et de bonne représentativité pour au moins quatre ans, renouvelables.
Les composantes de l’alliance ont pris leur décision en prenant en compte les justifications suivantes:
- La loi de 1960 ne garantit pas l’égalité des chances. En effet, cette loi permet à l’argent politique de sévir dans les circonscriptions. Par conséquent, ceux qui disposent de plus de liquidités rafleront le plus grand nombre de sièges parlementaires. Les informations indiquent que les soutiens régionaux du 14-Mars vont débloquer de colossaux budgets pour affronter leurs adversaires, notamment le général Michel Aoun à Jbeil, Kesrouan et le Metn. Car pour eux, ces élections dépassent le contexte libanais et s’inscrivent dans le cadre d’un règlement de compte régional avec l’Iran et le président Bachar al-Assad, en écartant leurs alliés du paysage politique libanais.
- L’évolution de la situation au Liban ces prochaines années dépendra en grande partie des résultats de ces élections. D’autant plus que le vainqueur du scrutin formera les gouvernements et aura une influence sur le choix des prochains présidents de la République et du Parlement. Aussi, le trio de la majorité ne prendra pas le risque de participer aux élections sur la base de la loi de 1960.
- La loi de 1960 consacrera l’injustice au niveau de la représentativité chrétienne, et, par conséquent, de l’équilibre national pour les prochaines années. Par contre, le report du scrutin, en attendant une entente sur une nouvelle loi électorale, aura des répercussions négatives pour quelques mois seulement.
Certains milieux de la majorité estiment que la situation interne, notamment les élections législatives, ne peut pas être isolée de la crise syrienne. Le sort de ce scrutin est lié à l’issue des événements en Syrie. Si un compromis est conclu dans ce pays, il aura des répercussions positives sur le Liban. Si, au contraire, il n’y a pas d’entente sur la Syrie, les scénarios les plus sombres sont à craindre.
Imad Marmal, journaliste libanais proche de la majorité
As Safir
11-12-12