Le Nord du Liban s’est transformée en caisse de résonnance et en boite à lettres régionale et internationale.
La seule constante que l’on connaisse c’est que le dernier round de violence à Tripoli a éclaté avec la mort de jeunes islamistes tripolitains dans une embuscade de l’armée syrienne près de Tal Kalakh, qui a coïncidé, à son tour, avec l’annonce par l’Armée syrienne libre de la «bataille de la libération de Damas» à partir de son aéroport international.
Une offensive qui s’est terminée par l’échec des groupes armés à atteindre leurs objectifs. Il est aussi intéressant de noter que les combats à Tripoli s’intensifiaient en même temps que ceux de Syrie, ce qui nous pousse à croire qu’il existe une partie extérieure qui s’emploie à faire bouger le front tripolitain pour faire pression sur le régime syrien, en tentant de transformer les ondes de choc des affrontements de Tripoli en guerre communautaire sunnito-alaouite, ayant pour point de départ Jabal Mohsen et Bab Tebbané.
En partant de ces observations, un homme politique chevronné du Liban-Nord exprime sa crainte d’un retour de la violence à Tripoli et au Nord en général, après que cette région se soit transformée en caisse de résonnance et en boite à lettres régionale et internationale. La ville s’embrase lorsque le bras de fer politique entre Riyad et Téhéran s’intensifie et elle se calme lorsque l’on recommence à parler de compromis.
Aussi, tout développement stratégique en Syrie pourrait rallumer les flammes qui couvent sous les cendres. La même source estime que les contacts en cours au niveau de la ville n’apporteront rien car l’armement est externe. De plus, les caïds de terrain ne sont pas originaires de Tripoli et prennent leurs ordres des mêmes chambres d’opération qui dirigent les batailles en Syrie et font bouger l’Armée syrienne libre.
Le retour à la normale est donc lié à un compromis qui est inévitable, car aucune des parties en conflit n’est capable de remporter la bataille. Surtout que Jabal Mohsen s’est employé à rééquilibrer les rapports de force après une nuit de bombardements aveugles sur les quartiers de Tripoli à l’aide de mortier de calibre 82mm. Cette arme est entrée en action pour la première fois bien qu’elle existait depuis longtemps dans les arsenaux.
Elnashra.com (site d’information indépendant)
Antoine Hayeck, journaliste libanais indépendant
Médiarama