Pour la Russie, la reconnaissance de l’opposition est contraire aux accords de Genève.
Alors que Russes et Américains ont repris langue au sujet du dossier syrien, ce qui laissait envisager une possible solution politique dans ce pays, les événements des dernières 48 heures ont montré que le fossé demeure profond entre les Occidentaux et Moscou.
A la veille de la tenue à Marrakech de la quatrième conférence des «Amis de la Syrie», les Etats-Unis ont reconnu la Coalition d'opposition syrienne comme «représentant légitime du peuple syrien».
Une reconnaissance contraire aux accords de Genève
La réponse de la Russie ne s’est pas faite attendre: cette reconnaissance est contraire aux accords de Genève et démontre que Washington mise sur une victoire militaire de l'opposition, selon le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov.
«J'ai été étonné d'apprendre que les Etats-Unis avaient reconnu par la bouche de leur président la Coalition d'opposition en Syrie en tant que représentant légitime du peuple syrien. Cela contredit les ententes consacrées dans le communiqué de Genève, qui prévoient le lancement d'un dialogue national entre les représentants désignés par le gouvernement syrien, d'une part, et l'opposition, de l'autre», a indiqué le ministre.
Adopté le 30 juin dernier à Genève par le Groupe d'action sur la Syrie, le plan prévoit la création d'un gouvernement de transition réunissant toutes les parties en conflit syrien.
Cet accord avait été évoqué lors d’une rencontre tripartite à Dublin entre les chefs de la diplomatie américaine et russe et l’émissaire international en Syrie, Lakhdar Brahimi.
Il avait à nouveau été examiné lors d’une rencontre qui a groupé les adjoints des ministres des Affaires étrangères des deux pays lors d’une rencontre à Genève, la semaine dernière. Les deux parties ont convenu de se revoir, sans fixer de lieu ou de date.
Armement des rebelles
Pendant ce temps, les pays du Golfe exercent de fortes pressions sur l’Occident afin qu’il accepte d’armer officiellement les rebelles syriens, sachant que de grandes quantités d’armes financées par les pétromonarchies, affluent surtout de Libye. A cet égard, la France a annoncé qu’elle n'est pas prête à armer l'opposition syrienne et elle évaluera la situation dans les prochains mois. «Pour l'instant, on ne va pas bouger», a déclaré mercredi le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius avant la réunion des Amis de la Syrie. «On verra dans les prochains mois.»
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