Russes et Américains d’accords pour préserver les structures du régime syrien.
Des milieux politiques libanais en contact avec les Américains assurent au quotidien libanais AlAkhbar que les développements sur le terrain en Syrie ont prouvé que ni le régime ni les rebelles ne sont capables de terminer la guerre à leur avantage.
Les propos qui sont échangés dans les salons politiques et médiatiques tendent à minimiser l’importance de toute bataille dans la capitale, dans le sens où elle ne saura être décisive.
Damas n’est pas Daraa ou Daraya, elle est la capitale politique et administrative du régime dont les connaisseurs savent qu’il ne permettra pas qu’elle tombe, car cela signifierait sa fin.
Damas est le principal poids militaire, toutes les unités d’élites y sont déployées, y compris celles qui ont été retirées de certaines régions.
C’est la principale ligne de défense du régime, de la famille et de la communauté alaouite. Aussi, tous les propos sur une issue rapide et proche de cette bataille sont précipités.
Sans une opération spéciale extérieure ou un retournement interne, comme la défection d’une division de l’armée, il n’y a aucun indice montrant que le régime syrien va remettre les clés de Damas facilement.
Surtout qu’il s’emploie, actuellement, à élargir son déploiement autour de la capitale et dans sa campagne pour y établir une puissante ligne de défense.
Des analystes estiment que le timing de la bataille de Damas n’est pas à l’avantage des rebelles, qui ont raté l’occasion de fondre sur la capitale après l’assassinat des quatre généraux, en juillet dernier.
De même que les propos sur l’imminence de la bataille décisive de Damas ignorent l’impact qu’elle pourrait avoir sur le Liban, en raison de la proximité géographique, l’afflux probable de réfugiés, et les «exterminations» qui pourraient se produire dans un combat de vie ou de mort à Damas, sans oublier la suprématie militaire actuelle du régime.
Russes et Américains
En partant de là, on comprend mieux l’importance que revêtait la rencontre Clinton-Lavrov, puis la réunion tripartite avec Lakhdar Brahimi, à Dublin.
Les détails de ces discussions ont commencé à arriver à des milieux libanais informés: Russes et Américains sont sérieux dans leur recherche d’une solution politique à la crise syrienne.
Deux points de vue s’affrontent: les Américains veulent au préalable le départ d’Assad, alors que les Russes et derrière eux les Iraniens, veulent la solution politique d’abord.
Mais tous sont d’accord sur la nécessité de préserver la structure du régime au niveau de l’organisation et de l’administration, afin que ne se reproduisent pas les expériences irakienne et libyenne, ce qui aboutirait à un vaste chaos qui affecterait le Liban et la Jordanie.
Dans ces négociations, la Russie dispose de nombreuses cartes.
Son influence est grande au sein de l’armée syrienne et elle connait l’emplacement des armes chimiques. Elle négocie donc d’une position de force une formule qui sauvegarderait les alaouites et les autres minorités, ainsi qu’un rôle futur pour certaines figures du régime.
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