Des journalistes contraints, par les forces d’occupation, de se déshabiller en pleine rue.
Vers 19h30 mercredi 12 décembre, un soldat de l'armée israélienne d'occupation a assassiné Mohammed Salayme de deux balles dans le corps et la tête dans le quartier Salayme d'Al-Khalil, près de la mosquée Ibrahimi. Mohammed revenait de l'école et, en rentrant chez lui, il allait acheter un gâteau pour fêter son anniversaire en famille, lorsque soudain, sa vie s'est brutalement arrêtée. Un autre Palestinien a été blessé par des balles réelles et il a été transporté à l'hôpital de la ville. L'armée israélienne a prétendu que Mohammed portait un "faux fusil", raison pour laquelle elle lui aurait tiré dessus. Son père, qui s'est précipité sur les lieux pour donner les premiers soins à son fils, a affirmé qu'il n'avait pas de "faux fusil" sur lui. L'armée a tiré des bombes assourdissantes, des grenades lacrymogènes et des balles caoutchouc-acier sur les Palestiniens qui essayaient d'aider l'adolescent mourant.
Mohammad Salayme fêtant son anniversaire dans son école, quelques heures avant d'être assassiné par les forces sionistes
L'armée d'occupation a bouclé toutes les rues menant à la scène pour empêcher les journalistes d'approcher.
Des journalistes obligés de se déshabiller
Une voiture transportant quatre journalistes a été touchée par plusieurs rounds de balles réelles, le véhicule a dû s'arrêter et les journalistes obligés de le quitter. Ces quatre journalistes, deux du groupe Youth Against Settlements, un de Reuters et un de Palmedia ont été contraints de se déshabiller en pleine rue, dans le froid. Les soldats ont pris leurs caméras et les ont tabassés avec une telle brutalité qu'ils ont dû être soignés à l'hôpital. Un réalisateur qui travaille pour le groupe B'Tselem et qui vit près des lieux des tirs a été encerclé par 12 soldats, tabassé et arrêté. Les officiers du Bureau de coordination de district pour les affaires militaires ont dit aux activistes locaux que les caméras leur seraient rendues aujourd'hui.
Nofar Mizrahi', l'officier responsable de l'assassinat de Mohammad Salayme, "contente de la façon dont elle a rempli son devoir" (Jerusalem Post, 13.12.2012)
Un nombre impressionnant de soldats de l'occupation se sont déployés dans la ville, tentant violemment de faire rentrer chez eux les manifestants, avec des tirs des grenades lacrymogènes et des balles caoutchouc-acier. Des affrontements ont éclaté entre les habitants d'Al-Khalil et les occupants dans toute la ville. Jusque tard dans la nuit, on a entendu les bruits des tirs de balles réelles, grenades assourdissantes, grenades lacrymogènes et balles caoutchouc-acier dans les quartiers Salayme, Bab Al-Zawiya, Qtoun et Dar Al-Binzaid. Il y a eu également des affrontements dans les villes voisines de Yatta et Dura.
Un blessé évacué en ambulance mercredi soir à Al-Khalil
Les tensions à Al-Khalil s'aggravent ; le niveau de violence des forces de l'occupation israélienne est en augmentation dans la ville depuis la récente attaque israélienne sur Gaza. Hamdi Alfalah a été tué le 20 novembre dernier et il y a eu de nombreux blessés.
Un autre adolescent grièvement blessé
En marge des funérailles du martyr Salaymane, un jeune Palestinien a été grièvement touché jeudi par des tirs israéliens et plusieurs dizaines de manifestants ont été blessés à Hébron, dans le sud de la Cisjordanie.
Selon des sources médicales, Nasser Charabani, 16 ans, a été transféré dans un hôpital d'Hébron pour y être opéré après avoir été atteint à la poitrine par un tir à balle réelle.
Aziz Dweik, le président du parlement palestinien, aux funérailles de Mohammad
Repose en paix, Mohammad
Source : Palsolidarity
Traduction : MR pour ISM