Lieberman est le numéro deux sur la liste électorale commune de la droite nationaliste qui réunit le Likoud du Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Le chef de la diplomatie israélienne Avigdor Lieberman a réservé sa décision sur une éventuelle démission, en dépit des appels de l'opposition, après avoir été inculpé dans une affaire frauduleuse à cinq semaines seulement des élections législatives.
Numéro deux sur la liste électorale commune de la droite nationaliste qui réunit le Likoud du Premier ministre Benjamin Netanyahu et son parti Israël Beiteinou, le ministre des Affaires étrangères s'est dit prêt à se battre, estimant ne pas être contraint de se démettre.
"Mes avocats étudient les documents (du parquet). Selon une expertise juridique qu'ils ont reçu, je ne suis pas obligé de démissionner", a estimé Lieberman devant des adhérents d'Israël Beiteinou ("Israël Notre Maison"), d'après des propos cités par les médias.
Mais il a reconnu qu'il devait prendre en compte des considérations politiques à l'approche des élections du 22 janvier.
"La décision finale sera prise après que nous aurons reçu un avis juridique de nos avocats mais aussi après avoir examiné l'impact éventuel (de l'inculpation) auprès de nos électeurs", a-t-il expliqué.
Lieberman a été mis en examen par le procureur général Yehouda Weinstein pour "abus de confiance et de fraude" après avoir fait promouvoir en décembre 2009 l'ex-ambassadeur israélien au Belarus, Zeev Ben Arieh, qui lui avait fourni des renseignements confidentiels sur une enquête de police menée contre lui dans ce pays à la demande de la justice israélienne.
Faute de preuves
En revanche, une autre affaire potentiellement explosive sur le financement illégal des campagnes électorales de Lieberman à travers des sociétés écrans a été classée faute de preuves suffisantes, a indiqué Weinstein dans un communiqué.
Dans ce dossier, le ministre était sous la menace d'une inculpation officielle pour "blanchiment d'argent, subornation de témoins, abus de confiance et fraudes", des chefs d'inculpation passibles de plus de dix ans de prison.
Les faits concernaient "plusieurs millions" de dollars et remontent à la période 2001-2008 lors de laquelle Lieberman était député et détenait une série de portefeuilles ministériels (Infrastructures nationales, Transports, Affaires stratégiques).
Alliance Netanyahu-Lieberman
Tandis que Netanyahu "souhaitait à Lieberman de réussir à prouver son innocence", l'opposition centriste et de gauche a appelé à son départ.
Une démission de Lieberman pourrait provoquer un séisme sur la scène politique sioniste. Le Likoud et Israël Beiteinou, pilier de la coalition de droite au pouvoir, ont en effet décidé le mois dernier de sceller une alliance électorale qui en font les favoris du scrutin.
Les derniers sondages donnent 39 sièges à leur liste commune, assurant à Netanyahu de pouvoir diriger la prochaine coalition.
A 54 ans, "Yvette" (son diminutif slave) Lieberman, ancien directeur de cabinet de Netanyahu, ambitionne de devenir un jour Premier ministre d' « Israël ».
Dénoncé comme un "fasciste" par ses détracteurs, ce politicien trapu, originaire de Moldavie et à l'épais accent russe, est célèbre pour ses excès de langage. Il s'est déchaîné contre l'Union européenne, accusée de suivre une politique hostile aux juifs comme à la "fin des années 30" pour sa condamnation des projets de colonisation israéliens.