L’armée américaine a directement fait cette demande au comité de régulation des télécommunications sans passer par le ministère des Affaires étrangères.
La polémique fait rage au Liban à la suite de la demande américaine d’autoriser la construction d’une station de télécommunication au Liban. Sachant que la demande a été faite par l’Etat-major américain directement au comité de régulation des télécommunications, sans passer ni par l’ambassade américaine au Liban, ni par le ministère libanais des Affaires étrangères. Une telle demande qui revêt un aspect technologique, a en effet suscité de multiples interrogations sur son « innocence », surtout que la station en question devra être construite au Sud Liban, facilitant ainsi tout lien avec une station similaire du côté israélien !
L’aspect technique de la « VSAT»
La technique VSAT (Very Small Aperture Terminal ou terminal à très petite ouverture), désigne une technique de communication par satellite bidirectionnelle (émission et réception) qui utilise des antennes paraboliques dont le diamètre est inférieur à 3 mètres. La plupart des antennes VSAT ont un diamètre compris entre 75 cm et 1,2 m. Cette technique de communication nécessite donc peu de moyens au sol. La VSAT peut donc être utile pour relier un petit site aux réseaux de communication, que ce soit pour la téléphonie ou pour l'accès à Internet.
De plus, la VSAT assure entre autre :
- Des services téléphoniques entre ses différentes stations ou avec des réseaux de communications publiques.
- Des services informatiques qui lient entre les différents ordinateurs
- Des services de communications visuelles (vidéo conférence)
- L’enseignement à distance (e-learning).
- La télémédecine
- Des services de contrôle et de surveillance à distance pour les oléoducs, les gazoducs, les aqueducs et autres.
- Des services de communication via satellite, qui s’avèrent efficaces en temps de catastrophes humaines ou en cas de panne des réseaux de communication traditionnels. Cette technique permet aussi le téléchargement (upload) et (download).
Toutes les données mentionnées ci-dessus démontrent que la possession par l’armée américaine de l’autorisation VSAT lui assure une station de communication complètement dissociée du système de communication libanais et empêche à l’Etat libanais tout contrôle des données qui passent par ladite station.
Sachant que la loi libanaise interdit tout téléchargement (upload) en dehors du réseau officiel, alors que la VSAT, développée par la NASA, le permet.
Cette station peut être liée directement à un satellite ou à des stations similaires construites dans d’autres pays, permettant ainsi le partage des données. Ceci a suscité les craintes face à des demandes pareilles présentées par le département de la Sécurité nationale américaine aux pays arabes.
La VSAT et l’espionnage
La haute technologie que représente la technique VSAT constitue un véritable danger pour la sécurité nationale libanaise. Elle est capable de transpercer facilement le réseau des télécommunications libanaises. Il suffit de permettre un simple lien avec la source des données pour lier directement le satellite à l’infrastructure de la compagnie de téléphonie.
Une question se pose sur le besoin de l’armée américaine d’une technique pareille, surtout que les services actuels du réseau internet libanais assurent à l’ambassade américaine toute forme de communication. Mais ils ne peuvent certes pas répondre à des besoins militaires cachés. Il convient de rappeler que la demande américaine est de construire la station de communication au littoral libanais du Sud.
En fin de compte, il revient aux autorités compétentes libanaises de décider si une telle station américaine a des visées d’espionnage ou bien elles sont purement techniques.
source: assafir