Le Prix Nobel de la paix Mohamed ElBaradei, coordinateur du FSN, a renouvelé son appel au président Morsi à annuler la consultation populaire.
L'opposition égyptienne préparait de nouvelles manifestations mardi contre un projet de Constitution soutenu par les
islamistes, qui a recueilli une courte majorité lors de la première phase d'un référendum samedi selon des chiffres officieux.
Le Front du salut national (FSN), qui réunit les principaux mouvements de l'opposition de gauche et libérale, appelle à "descendre dans la rue mardi pour défendre les libertés, empêcher la fraude et rejeter le projet de Constitution", avant la seconde étape du vote samedi prochain.
Il a assuré que des "irrégularités et des violations" avaient entaché la première partie du vote, au cours de laquelle le "oui" est arrivé en tête avec 57% selon les médias officiels et les Frères musulmans, dont est issu le président Mohamed Morsi.
La première phase concernait environ la moitié des 51 millions d'électeurs potentiels, dans dix gouvernorats dont Le Caire. Les résultats officiels ne seront annoncés qu'à l'issue de la seconde phase, qui se tiendra le 22 décembre dans les 17 gouvernorats restants.
Le Prix Nobel de la paix Mohamed ElBaradei, coordinateur du FSN, a renouvelé son appel au président Morsi à annuler la consultation populaire.
"Dernière chance: annuler le référendum (...) et entrer dans un dialogue pour combler le fossé, (nommer) un gouvernement compétent capable de gérer, rétablir l'Etat de droit", a-t-il dit sur son compte Twitter.
Un porte-parole du Front a indiqué que ce commentaire n'était pas un appel à boycotter la seconde phase du référendum.
"Recherche de stabilité"
Des manifestations de masse pour contre le projet de Loi fondamentale ont été organisées ces trois dernières semaines, dégénérant parfois en violences meurtrières, et révélant les profonds clivages de la société.
Près de 250.000 soldats et policiers ont été mobilisés pour assurer la sécurité du référendum.
L'opposition estime que le texte affaiblit les libertés et droits, en particulier ceux de la femme, porte atteinte à l'indépendance des juges et ouvre la voie à l'adoption de lois basées sur une interprétation plus rigoriste de l'islam.
Pour le camp du "oui", l'adoption du texte doterait le pays d'un cadre institutionnel stable, un argument qui séduit de nombreux Egyptiens inquiets après presque deux ans d'une transition mouvementée.
Selon la presse, le taux de participation se situerait aux alentours de 30%, contre les 41% atteints en mars 2011 lors d'un précédent référendum sur des dispositions constitutionnelles provisoires après la chute d'Hosni Moubarak.
Plusieurs ONG égyptiennes ont fait état dimanche d'irrégularités pendant le vote, affirmant que la supervision judiciaire n'était pas totale et des femmes ont été empêchées d'accéder aux bureaux.
L'Allemagne, inquiète de l'évolution de la situation en Egypte, a décidé de suspendre l'effacement de la dette égyptienne, a indiqué lundi un porte-parole du ministère allemand du Développement.
Dans un entretien au quotidien Berliner Zeitung, le ministre de la Coopération, Dirk Niebel, avait dit que "le danger existe que le système dictatorial du président déchu Hosni Moubarak réapparaisse, avec d'autres personnes à sa place".