Pour Mikati, le boycott du gouvernement et du Parlement par le 14-Mars est sans perspective.
Najib Mikati pense que le boycott du gouvernement et du Parlement par le 14-Mars est sans perspectives. Le Premier ministre estime qu’en décidant de recourir à la rue, cette coalition s’est retournée contre elle-même.
Le 14-Mars se vantait dans le passé de surpasser ses adversaires car il respectait le jeu démocratique et la logique des institutions. Mais voilà que ce mouvement décide de descendre dans la rue et de dresser des tentes devant le Grand sérail, alors qu’il critiquait le 8-Mars lorsqu’il avait organisé un sit-in au même endroit, en2006-2007. «L’opposition s’est retournée contre son propre discours», commente-t-il.
M. Mikati estime qu’il est tout à fait normal que le la majorité n’offre pas la têtedu gouvernement sur un plateau d’argent à l’opposition, surtout que le gouvernement est dans une situation confortable qui ne nécessite pas des concessions unilatérales.
Aussi, tout changement politique ne peut avoir lieu que volontairement, dans le cadre d’un arrangement, et non par la pression.
Le Premier ministre affirme qu’il n’est pas logique de demander à une partie qui dispose de la majorité au gouvernement et au Parlement de céder gratuitementet sans contrepartie les cartes dont elle dispose et qu’elle sorte de l’équation les mains vides.
«Le 14-Mars croit-il que la majorité actuelle est un père Noël qui distribue des cadeaux politiques, ironise-t-il. S’ils étaient au pouvoir, auraient-ils accepté de démissionner volontairement?».
M. Mikati indique que le pragmatisme l’a poussé à proposer un package-deal comportant la formation d’un nouveau gouvernement et l’élaboration d’une nouvelle loi électorale, afin qu’une éventuelle démission ait une fonction positive au lieu de précipiter le pays dans l’inconnu.
«Il est honteux d’organiser les élections sur la base de la loi de 1960, ajoute le Premier ministre. Ce texte est d’une autre époque et contribue à renforcer le repli communautaire».
M. Mikati espère que les centristes réussiront à constituer un bloc important lors des prochaines élections, qui leur permettrait de jouer le rôle de décideurs, affirmant qu’un tel schéma garantirait au Liban un filet protecteur.
AsSafir traduit par Mediarama