Il devrait être installé au sud
La requête de l’armée américaine d’installer au Liban une station de communication satellitaire a suscité une foule d’interrogations et provoqué des réactions hostiles de la part du 8-Mars et d’autres milieux politiques. Le 14-Mars, lui, n’a fait aucun commentaire.
La demande américaine a fait l’objet d’un débat ce mardi au sein de la Commission parlementaire de l’Information et des Télécommunications, qui souhaite connaitre les détails de la requête américaine, ses motivations et ses objectifs. Mais une partie des réponses ne pourront être données que par le ministre des Télécommunications, Nicolas Sehnaoui, qui est actuellement en voyage.
Les données disponibles pour le moment indiquent que l’Armée américaine a demandé, via la société Mintz Levin, l’installation de stations de communication mobiles sur le territoire libanais. La représentante juridique de la société, Mme Sally Clark, a rempli un formulaire auprès de l’Autorité de régulation des télécommunications (ART) le 20 octobre 2012.
Presque un mois plus tard, le 20 novembre, la même Clark a envoyé une lettre au ministre Sehnaoui intitulé «VSat à l’armée américaine», dans laquelle elle explique que l’armée US souhaite utiliser le système Vsat au Liban, afin de «soutenir ses opérations dans la région». La lettre précise que le système satellite sera rattaché à la station centrale de Fayetteville, en Caroline du Nord, qui appartient et qui est gérée par l’armée américaine.
Le dispositif de communication que les Américains souhaitent installer au Liban sera également relié aux centres de commandement de l’armée US situés au Moyen-Orient et en Afrique, a rapporté le quotidien As Safir dans son édition de ce mardi.
Des experts libanais soulignent que la requête américaine visant à installer le système de communication Vsat au Liban coïncide avec l’installation des batteries Patriot en Turquie et le déploiement de 400 GI’s dans ce pays. Il s’agit d’une pièce d’un dispositif plus large, à l’échelle régionale, destiné à préparer le terrain à une éventuelle intervention en Syrie et à encercler l’Iran. De même que ce système pourrait être utilisé pour surveiller les mouvements de la résistance libanaise.
Quoi qu’il en soit, et en attendant les précisions du ministre des Télécommunications, des voix se sont élevées au Liban pour réclamer le rejet de la demande américaine qui, dans le meilleur des cas, «ne répond pas aux critères de la souveraineté nationale».
A cette occasion, des experts ont appelé le gouvernement libanais à réclamer des précisions aux Etats-Unis sur les activités d’espionnage et d’écoute qui seraient pratiquées par l’ambassade américaine à Awkar, qui disposerait également du même système Vsat permettant d’émettre et de réceptionner des informations et des communications.
Mediarama