Dichter est arrivé à Londres pour participer à un congrès à l’initiative de l’homme d’affaires juif australien Albert Dadon.
L’ancien ministre de la sécurité interne israélienne Avi Dichter est arrivé à Londres malgré des mandats d’arrêt contre lui pour son implication dans des crimes de guerre contre des Palestiniens. Toutefois, Dichter ne quitte pas l’entourage de l’ambassade israélienne à Londres et se déplace sous haute protection, ce qui lui permet de saper toute tentative d’arrestation de la part des autorités britanniques.
Père de la politique des liquidations ciblées lorsqu’il était au Shabak, Dichter est accusé de crimes de guerre pour son rôle dans l’assassinat de Salah Shehadé en 2002, après qu’un avion de guerre israélien eut largué une bombe d’un tonne sur la maison qui l’abritait. Sa famille et 16 autres Palestiniens ont trouvé la mort dans cet attentat. Des accusations similaires ont été portées contre lui dans plusieurs capitales européennes par des organisations de défense de droits de l’homme pro-palestiniennes.
Dichter est arrivé à Londres pour participer à un congrès à l’initiative de l’homme d’affaires juif australien Albert Dadon, un congrès qui réunit des Israéliens, des Australiens et des Britanniques.
Dadon avait exigé des assurances officielles de la part des autorités britanniques de ne poursuivre aucune personnalité invitée au congrès.
Sachant que depuis trois ans, aucune personnalité politique ou sécuritaire israélienne n’a pu se rendre à Londres, de peur qu’elles ne soient arrêtées pour les mêmes chefs d’accusations.
L’entité sioniste avait exercé de fortes pressions sur la Grande-Bretagne entrainant en fin de compte des modifications sur la loi de poursuite contre des personnalités israéliennes. Londres s’est engagée à ne pas poursuivre les personnes figurant sur la liste des criminels de guerre. Cependant, le ministère israélien des Affaires étrangères ne permet à aucun responsable sécuritaire ou politique de quitter les territoires occupés, avant que le département judiciaire audit ministère n’étudie la demande et n’autorise ensuite leur voyage.
Le ministère israélien craint en effet que les organisations palestiniennes ne profitent de certaines lacunes présentes dans la loi britannique remaniée, permettant ainsi aux autorités locales d’arrêter les responsables israéliens recherchés.
L’ancien ministre israélien avait annulé sa participation à un congrès sur la paix au Proche-Orient, tenu il y a quelques mois à Madrid, de peur d’être arrêté par les autorités espagnoles.
Selon le quotidien israélien Yediot Aharonot, le ministère de la justice espagnole avait averti Avi Dichter qu’elle ne pouvait lui présenter aucune aide judiciaire en cas de son arrivée à Madrid.
La chef de l’opposition israélienne Tzippi Livni avait fui la Grande Bretagne tout comme le ministre de la sécurité Ehud Barack et d’autres responsables politiques et sécuritaires, dû à des poursuites juridiques sur fond de crimes de guerre perpétrés contre les Palestiniens.