Le ministre de l’Intérieur, Marwan Charbel, n’a pas exclu un éventuel report du scrutin.
Le sort des prochaines élections législatives est de plus en plus incertain. Le président de la République, Michel Sleiman, a une nouvelle fois réaffirmé, mardi, que le scrutin aura lieu à la date prévue, soit début juin 2013. «Il n’est pas concevable à l’échelle internationale que les élections n’aient pas lieu», a-t-il dit lors d’une visite au couvent de Balamand pour féliciter le nouveau patriarche grec-orthodoxe, Youhanna X Yazigi.
Mais du côté de la majorité, la méfiance règne sur les réelles intentions de l’opposition au sujet des législatives. Le chef du Courant patriotique libre (CPL), le général Michel Aoun, a une nouvelle fois rejeté la loi de 1960 et accusé le 14-Mars de vouloir «torpiller les élections en refusant de participer aux séances parlementaires pour débattre de la loi électorale».
«Il s’agit, selon lui, d’une tentative de leur part de transposer le conflit ailleurs. C’est un coup d’État et ce sont ceux qui se livrent à ce genre d’actes qui sont tenus responsables du blocage».
Et le général Aoun d’ajouter: «Mais s’il n’y a pas d’élections, ne vous inquiétez pas, il n’y aura pas de vacance au niveau du pouvoir. Il n’est pas possible de tenir des élections sur base de la loi de 1960, pour des raisons essentielles. Que ceux qui pensent pouvoir les organiser sur base de cette loi le fassent», a-t-il dit.
Le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, a rejeté les accusations selon lesquelles le 14-Mars a pris la décision de boycotter le gouvernement afin d’empêcher l’approbation d’une nouvelle loi électorale.
Qualifiant ces accusations de «mensongères», M. Geagea a déclaré: «Nous avions clairement souligné que même si les débats sur la loi électorale au sein des commissions parlementaires conjointes et au sein de la commission ad hoc n’aboutissent à aucun résultat, nous participerons à la séance plénière afin de voter une loi électorale avant la fin de l’année 2012».
Selon lui, «soit le Hezbollah obtient l’approbation d’une loi électorale qui lui permettrait, non pas de restituer les droits des chrétiens, mais de remporter une victoire électorale, soit il entravera et empêchera la tenue d’élections.»
Pour sa part, le député du parti des Kataëb, Sami Gemayel, a estimé que l’adoption d’une nouvelle loi électorale n’est pas l’unique question que le Liban est appelé à régler aujourd’hui. Le député du Metn propose la tenue d’une conférence nationale durant laquelle tous les sujets contentieux doivent être soumis au débat.
Pour M. Gemayel, le président de la Chambre, Nabih Berry, doit convoquer une séance parlementaire en vue de voter les projets de loi qui y sont transférés. Il précise que le projet de la «Rencontre orthodoxe» reste le premier choix de son parti, étant donné qu’il assure une meilleure représentativité des chrétiens. Il considère que les élections n’auront pas lieu conformément à la loi de 1960 car le Hezbollah refusera la tenue du scrutin sur base d’une loi qui lui fera perdre sa majorité
Pendant ce temps, le 14-Mars n’a toujours pas donné de réponse au président de la Chambre, Nabih Berry, qui lui a soumis des idées afin que la sous-commission parlementaire chargée d’élaborer une nouvelle loi électorale puisse se réunir en présence de tous ses membres.
M. Berry aurait proposé de louer un hôtel près du Parlement, mis sous la protection de l’Armée libanaise, pour y héberger les députés du 14-Mars qui affirment craindre pour leur vie (Voir par ailleurs).
Pour sa part, le ministre de l’Intérieur, Marwan Charbel, n’a pas exclu un éventuel report du scrutin. Selon lui, les élections pourraient ne pas avoir lieu à la date prévue soit en raison de troubles sécuritaires ou parce qu’une forte opposition se dégage contre la loi de 1960.
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