Version du représentant en Syrie du mouvement Fateh, Samir Rifaï.
85% des habitants du camp de Yarmouk ont quitté leurs maisons et des milliers d’hommes armés le contrôlent. Voilà en bref la situation dans le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk, à Damas, selon le représentant en Syrie du mouvement Fateh, Samir Rifaï.
Toutes les informations sur des dissensions au sein des organisations palestiniennes et des combats entre elles et les forces régulières syriennes n’ont pas d’échos sur le terrain, surtout que les versions du Fateh et du Front populaire de libération de la Palestine, Commandement général (FPLP-CG), se rejoignent.
Samir Riafï explique que «les combattants de l’opposition syrienne sont entrés dans notre camp et en ont chassé les habitants, seule une petite partie d’entre eux sont toujours sur place».
Il évalue à plusieurs milliers le nombre de combattants de l’opposition présents à Yarmouk. Le responsable palestinien indique que le camp est totalement encerclé par l’armée syrienne et les forces de sécurité.
Si les combattants ne l’évacuent pas, il va bientôt se transformer en champ de bataille «et c’est ce que nous cherchons à éviter à tout prix», dit-il. «Nous intensifions les contacts pour convaincre les combattants de se retirer et éviter une bataille. Nous nous tenons à l’écart du conflit en cours en Syrie», ajoute-t-il.
Concernant l’attitude des organisations palestiniennes à l’égard de la révolution syrienne, M. Rifaï déclare: «Au début, il y avait des divergences inter-palestiniennes sur l’opportunité de porter les armes.
Mais maintenant, la situation a changé. Nous pouvons dire que la position de toutes les organisations est unifiée et elle réclame le retrait des combattants du camp».
Les Palestiniens qui ont quitté Yarmouk se sont rendus dans les camps environnants, à Khan Cheikhoun, dans les régions de Mazzé et de Jdeidé, ainsi que vers les quartiers de Damas et les écoles de l’Unrwa. Une partie s’est dirigée vers Homs, Hama et le Liban, explique le responsable palestinien.
La version rapportée par M. Rifaï rejoint celle du représentant du FPLP-CG au Liban, Abou Imad Ramez Moustapha. Ce dernier dément catégoriquement les informations sur des dissensions au sein de son organisation, affirmant qu’un grand nombre de rebelles syriens ont pris d’assaut Yarmouk, ce qui a poussé certains palestiniens, appartenant à diverses organisations, à défendre leur camp.
«Nous appuyons politiquement le régime syrien mais nous n’avons rien à voir avec ce qui se passe en Syrie, dit-il. Si ce régime, qui résiste depuis 20 mois, avait besoin du FPLP-CG pour le défendre, il aurait mieux fallu pour lui de remettre le pouvoir à l’opposition sans réfléchir».
Abou Imad dément que le secrétaire général adjoint du FPLP-CG, Talal Naji, soit venu au Liban et se soit réuni aux responsables de son organisation dans le camp de Bourj Barajné pour les informer des développements en Syrie.
De même, il a catégoriquement démenti que le chef du FPLP-CG ait quitté Damas pour Tartous.
Ennashra traduit par Mediarama