La méfiance s’est décuplée depuis "l’affaire Shakeel Afridi", ce médecin condamné pour avoir participé à une fausse campagne de vaccination organisée par la CIA afin de s’assurer de la présence de Ben Laden.
Insurgés hostiles à la présence d' « humanitaires » sur leur "territoire", ils croient que les vaccins "rendent stérile".
L’opposition à la lutte antipolio est un alliage complexe dans les régions "pachtounes" au Pakistan.
Car cette opposition, comme les nombreux cas d'infection, se concentre chez l'ethnie pachtoune établie principalement dans le nord-ouest du pays, dans des zones devenues des sanctuaires pour les talibans, et à Karachi, la mégapole du sud.
Dans ces régions, neuf personnes oeuvrant pour une campagne de vaccination contre la poliomyélite ont été tuées cette semaine, forçant les autorités à suspendre temporairement leurs activités.
"Les parents qui ont refusé la vaccination ont dit à nos équipes sur le terrain que le vaccin contenait du gras de porc et qu'il rendait même les enfants infertiles", explique à l'AFP Janbaz Afridi, responsable dans de la campagne de vaccination dans la province du Khyber Pakhtunkhwa (nord-ouest).
Des commandants talibans pakistanais, comme le puissant Hafiz Gul Bahadur, se sont aussi opposés à la vaccination sans toutefois appeler à l'assassinat des vaccinateurs.
"Certains éléments que l'on appelle talibans, mais c'est un terme très générique, se sentent menacés par la présence de gens qui circulent dans leur quartier pour vacciner les enfants", explique le Dr Guido Sabatinelli, chef de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) au Pakistan.
La méfiance s'est décuplée depuis "l'affaire Shakeel Afridi", ce médecin condamné pour avoir participé à une fausse campagne de vaccination contre l'hépatite organisée par la CIA en 2011 afin de s'assurer de la présence d'Oussama Ben Laden à Abbottabad (nord-ouest).
Des commandants rejettent aussi à la vaccination pour protester contre les tirs réguliers de drones américains dans les zones tribales pakistanaises.
Trois sénateurs américains critiquent le film sur la traque de Ben Laden
Par ailleurs, trois ténors du Sénat américain, dont l'ancien candidat républicain à la Maison blanche John McCain, ont critiqué mercredi soir le dernier film de la cinéaste Kathryn Bigelow, lui reprochant d'affirmer que la torture avait joué un rôle décisif dans la traque et la mort d'Oussama Ben Laden en mai 2011.
Dans une lettre au PDG de Sony Pictures, Lynton Michael, les sénateurs démocrate Diane Feinstein et Carl Levin et le républicain John McCain se déclarent en total désaccord avec "Zero Trente Dark", le nouveau film de la réalisatrice, déjà cité par la critique comme possible oscar.
"Le film montre de façon très imagée des agents de la CIA en train de torturer à plusieurs reprises des détenus, qui finissent par fournir des informations décisives" permettant de retrouver la cache du chef d'Al-Qaïda, écrivent-ils.