100.000 chrétiens coptes ont quitté l’Egypte alors que seuls 800.000 de plus de 2 millions de chrétiens vivent désormais en Irak.
Le patriarche de Moscou et de toute la Russie Cyrille 1er et le président de la fondation internationale pour l’unité des peuples orthodoxes Valéry Alexeev ont révélé un plan occidental visant à expulser les chrétiens d’Orient, au cours de leur visite effectuée chez le patriarche maronite libanais Mgr Bechara elRaï.
Cité par des personnalités éminentes libanaises, Alexeev a dit avoir visité plusieurs pays occidentaux pour s’informer de près sur leurs positions au sujet des attaques contre les chrétiens d’Orient. Mais celui-ci a été surpris de la position française, selon laquelle « il faut encourager les chrétiens du Moyen-Orient à venir s’installer en Europe ».
De mêmes sources on indique que le patriarche russe et Alexeev se sont renseignés auprès des autorités religieuses chrétiennes sur les revendications des chrétiens libanais pour rester dans le pays et vaincre « le projet occidental de leur expulsion ».
La réponse du patriarche Raï fut alors : « Nous, chrétiens du Levant, n’avons pas besoin de protection mais de droits ».
Cette position rappelle celle du chef d’Etat libanais Michel Souleimane, au lendemain de son élection, dans un entretien avec Ahmad Aboul Gheit, ministre égyptien des Affaires étrangères à l’époque de Hosni Moubarak.
Aboul Gheit a demandé au président Souleimane : « Monsieur le président du Liban, qu’est-ce que vous souhaitez du Caire ? ». Souleimane a alors répondu : « Je voudrais restituer les prérogatives du président du Liban, non pas pour mon profit personnel mais pour le statut de la présidence ».
Et le chef d’Etat fut choqué par la réaction du responsable égyptien qui s'est contenté d'observer un long silence.
Quelques jours après l’entrevue, un haut responsable à l’ambassade égyptienne a commenté la demande du général Michel Souleimane : « Si le Caire avait acquiscé sa demande, des manifestations islamistes auraient envahi les rues dans tout le monde arabe, parce que l’accord de Taef a permis la restitution de la domination sunnite perdue », selon lui.
Pour Moscou, l’objectif primordial actuel est de saper « le projet d’élimination de la présence chrétienne au Moyen Orient » à travers l’adoption de mesures qui mettent fin à ce changement démographique des quelques dernières années. En effet, 100.000 chrétiens coptes ont quitté l’Egypte. Seuls 800.000 sur les 2 millions chrétiens vivent actuellement en Irak, alors que le nombre des immigrés chrétiens libanais, syriens et palestiniens augmentent considérablement.
Selon le quotidien libanais alAkhbar, Moscou se prépare, en coordination avec des associations chrétiennes arabes, pour la tenue d’un congrès à Beyrouth en mars prochain, au sujet des minorités chrétiennes dans la région.
L’été dernier, des personnalités politiques libanaises chrétiennes avaient projeté de tenir un congrès pareil mais consacré au dialogue entre musulmans et chrétiens. Ayant contacté la plus haute autorité religieuse égyptienne, alAzhar, pour l'inviter à y participer, celle-ci a dit que de tels congrès ressemblent aux réunions de relations publiques. AlZahar avait posé comme condition à sa participation de répondre à la question clé : «Pourquoi les relations islamo-chrétiennes se détériorent ? Qui en est le responsable ?».
Sur ce sujet, il convient de rappeler que lors de sa dernière visite en Egypte, le patriarche maronite Mgr Béchara Raï n’a pas été accueilli par le cheikh d’alAzhar. Cette instance religieuse égyptienne avait allégué que le patriarche libanais n’avait pas demandé de fixer un rendez-vous avec les dirigeants d’alAzhar. « Même s’il avait fait une demande pareille, sa visite aurait embarrassé le cheikh d’alAzhar, en raison de la position de Raï sur les événements en Syrie et ses craintes émises sur le sort des chrétiens », a reconnu la plus haute autorité religieuse d'Egypte.
source: alAkhbar