27-11-2024 10:36 PM Jerusalem Timing

Réfugiés syriens au Liban: chronique d’un désastre annoncé

Réfugiés syriens au Liban: chronique d’un désastre annoncé

Le gouvernement impuissant, la communauté internationale complice.

Liban/Réfugiés syriensL’afflux incontrôlé de réfugiés syriens et palestiniens au Liban constitue une bombe à retardement qui pourrait avoir des conséquences politique, économique et sociale incontrôlables sur le Liban.

La Turquie, un immense pays de 75 millions d’habitants, avait tiré la sonnette d’alarme affirmant qu’elle ne pouvait pas accueillir plus de 100000 réfugiés syriens.

Le Liban en accueille presque le double, sans compter les centaines de milliers de syriens non-inscrits auprès des Nations unies, qui viennent pour travailler.

C’est, comme toujours, avec retard, que le gouvernement libanais réalise la gravité de la question.

Il faut dire que l’affaire des réfugiés a pendant des mois été instrumentalisée aussi bien par des parties politiques libanaises que par la communauté internationale, dans le but d’exercer des pressions sur le régime syrien.

Adnane MansourLe ministre des Affaires étrangères, Adnane Mansour, a déclaré qu’«il n’y a pas de confusion au sujet du nombre de réfugiés syriens au Liban. 160000 syriens ont fui leur pays pour le Liban et ce nombre constitue un casse-tête pour notre pays».

M. Mansour a appelé l’Etat libanais à traiter ce problème avec le plus grand sérieux et à être à la hauteur des responsabilités, «car il est inadmissible de laisser les portes grandes ouvertes alors que d’autres pays sont parvenus à contrôler leurs frontières.»

«Il faut prendre en main les frontières, a-t-il martelé dans une interview à une radio locale. Car de nombreuses familles syriennes qui ont été contraintes de quitter leurs maisons peuvent tout aussi bien se diriger vers d’autres villes en Syrie où la situation est calme.»

M. Mansour a ajouté qu’«il ne fait pas de doute que des combattants s’emploient à mettre leurs familles à l’abri en les envoyant au Liban. Cela est inacceptable. Le Liban ne peut pas supporter un tel fardeau», a conclu le chef de la diplomatie.

Débordées et impuissantes, les autorités libanaises ont assisté ces derniers jours à l’afflux de milliers de déplacés palestiniens du camp de Yarmouk, près de Damas, chassés par les rebelles.

De sources palestiniennes à Aïn el-Héloué, on a fait état d’une importante présence palestinienne dans ce camp et dans celui de Miyé Miyé où 250 familles, sur un total de 600 familles arrivées au cours des deux derniers jours, ont été accueillies.

Selon les mêmes sources, près de 800 familles se sont installées à Saïda et 800 autres à Tyr, le reste étant distribué sur les camps du Liban-Nord et de Bourj Barajné à Beyrouth.

Selon l’Agence nationale d’information (ANI), une centaine de familles se sont installées dans les deux camps de Nahr el-Bared et de Beddaoui au Nord.

Face à l’ampleur du problème, le Conseil des ministres a décidé mercredi de tenir prochainement une réunion ministérielle spéciale pour débattre de la situation des réfugiés syriens et palestiniens au Liban.

Mediarama