Les takfiristes ont profité du laxisme et du laisser-aller des services de sécurité libanais.
Les informations sur la fondation à Tripoli d’un «émirat wahhabite» ne viennent pas de nulle part. Effectivement, le chef-lieu du Liban-Nord était à deux doigts d’être proclamé «Emirat wahhabite de Bilad el-Cham» si l’Armée libanaise n’avait pas procédé à un déploiement massif conformément au plan établi par le Conseil supérieur de défense, convoqué d’urgence par le Premier ministre Najib Mikati –le président Michel Sleiman était en voyage- en raison de la gravité de la situation.
M. Mikati a pu mesurer l’ampleur du danger après avoir pris connaissance d’une série de rapports et avoir été contacté par deux ambassades occidentales qui ont confirmé les informations sur la volonté de proclamer un émirat wahhabite à Tripoli.
Des sources bien informées rapportent que trois services de sécurité, officiels et non officiels, ont informé M. Mikati que des groupes salafistes avaient achevé les préparatifs pour fonder un «émirat», profitant de l’exacerbation des tensions sectaires provoquées par le Courant du futur dans la rue sunnite.
En plus du discours sectaire du Courant du futur, les takfiristes ont profité du laxisme et du laisser-aller des services de sécurité libanais.
Aussi, un grand nombre d’hommes armés takfiristes de différentes nationalités se sont infiltrés à Tripoli pour participer à ce projet d’inspiration wahhabite et Frères musulmans, visant à prendre le contrôle de tout le Moyen-Orient.
Aux yeux de cette mouvance, Tripoli constitue une base essentielle au service de ce projet pour les raisons suivantes: sa situation géographique, proche de la Syrie; l’appartenance confessionnelle de la majorité de ses habitants (sunnites); sa situation sociologique: il existe de forts liens entre les habitants de Tripoli et les régions syriennes frontalières.
Selon les informations disponibles, les takfiristes comptaient, en cas de réussite de leur projet, placer les chrétiens devant trois choix: se convertir à l’islam, payer la jezia (impôt) ou quitter la ville.
Les alaouites, eux, étaient voués à la mort et à l’exode.
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