29-11-2024 03:21 PM Jerusalem Timing

«Des sunnites de 29 pays combattent en Syrie», selon l’Onu

«Des sunnites de 29 pays combattent en Syrie», selon l’Onu

Les minorités religieuses et ethniques s’alignent de plus en plus sur les parties prenantes au conflit, ce qui aggrave les fractures communautaires.

Une équipe d’enquêteurs des Nations unies, menée par l'expert brésilien Paulo Pinheiro, a rédigé un rapport alarmiste sur la situation en Syrie, évoquant un conflit communautaire, des minorités entrainées dans la guerre et la présence de plus en plus marquée de «combattants étrangers sunnites».

Le rapport précise que la présence de plus en plus importante de combattants étrangers contribue à aggraver les divisions et risque de provoquer un débordement dans les pays voisins.
«Alors que les combats entre forces gouvernementales et groupes armés antigouvernementaux approchent la fin de leur deuxième année, le conflit est devenu franchement communautaire», déclarent les enquêteurs indépendants dans leur rapport de dix pages.
Le texte explique que les civils issus de minorités, qui se tenaient auparavant à l’écart du conflit se sentent de plus en plus menacés et ont commencé à s'armer au cours des derniers mois.
«Les minorités religieuses et ethniques s'alignent de plus en plus sur les parties prenantes au conflit, ce qui aggrave les fractures communautaires», précise-t-il.

Le rapport, qui couvre la période comprise entre le 28 septembre et le 16 décembre, juge que les divisions s'enveniment également du fait de la présence de «combattants étrangers».

Les enquêteurs ont constaté que des combattants sunnites sont venus, pour combattre aux côtés des rebelles, de 29 pays, principalement du Moyen-Orient et du Maghreb, mais également d'Europe et d'Amérique.

Le texte estime en outre que la façon dont les deux camps mènent les combats est «de plus en plus contraire au droit international». Les protagonistes ne parviennent plus à «différencier leurs cibles» et réquisitionnent des propriétés privées à des fins militaires.

Par ailleurs, le conflit syrien a été évoqué par le président russe Vladimir Poutine, qui a déclaré que son pays s'inquiétait surtout du sort de la Syrie plutôt que de celui du président Bachar al-Assad. Le gouvernement russe, a dit le chef du Kremlin, veut être sûr que la solution qui sera trouvée au conflit en Syrie ne se résume pas à un échange de rôles entre l'opposition et les forces gouvernementales.
«Nous comprenons ce qui se passe là-bas, a dit le président russe lors de sa conférence de presse annuelle. Nous sommes inquiets d'une chose différente: que va-t-il se passer ensuite? Simplement, nous ne voulons pas que l'opposition actuelle, une fois arrivée au pouvoir, commence à combattre les gens qui sont les autorités actuelles devenues l'opposition. Et que cela continue éternellement.»

Sur le terrain, la médiation entreprise par des notables palestiniens a permis d’éviter au camp de réfugiés de Yarmouk, près de Damas, une bataille qui l’aurait transformé en ruine. Les rebelles syriens ont annoncé, dans un communiqué, leur retrait du camp. Des milliers de réfugiés qui avaient fui ont commencé à rentrer.

Médiarama