Et la France est incapable de lancer une initiative.
Les divergences interlibanaises s’articulent autour du nom du futur Premier ministre et de la formule d’entente sur une nouvelle loi électorale comme condition à la mise en place d’un cabinet qui supervisera les élections.
Les mêmes sources s’interrogent si un choc plus fort que celui de l’assassinat du général Wissam el-Hassan sera nécessaire pour le chef du gouvernement Najib Mikati démissionne et pour que toutes les formations libanaises, sans exception, décident enfin à se retrouver autour de la table de dialogue.
Cette question se pose dans la foulée des démarches entreprises par le président François Hollande, à l’égard du Liban, face à l’intransigeance de l’Arabie saoudite. Le royaume est la seule partie à pouvoir amener l’opposition à retourner à la table de dialogue.
Les expériences du passé montrent que Riyad, Paris et Damas sont les principaux acteurs sur la scène libanaise. La Syrie n’est pas aujourd’hui en mesure de prendre une initiative en faveur du Liban.
L’Arabie saoudite campe sur sa position et refuse de bouger d’un iota. Quant à la France, elle est incapable pour le moment de lancer une initiative. Elle se contente d’engager des contacts avec les différentes parties concernées. Les mêmes sources estiment qu’il est possible de faire passer la période actuelle sans secousses sécuritaires, mais la meilleure solution résiderait dans la formation d’un nouveau gouvernement et l’adoption d’une nouvelle loi électorale.
Comment parvenir à cet objectif?
Le seul moyen serait le retour au dialogue. Le règlement de la crise est-il tributaire uniquement des acteurs locaux? Les sources précitées reconnaissent que des divergences existent entre l’Arabie saoudite, le Qatar et les Etats-Unis au niveau de l’approche à la crise syrienne, ce qui se répercute négativement sur la situation au Liban.
Les dernières attaques de Saad Hariri contre Sayed Hassan Nasrallah dénotent l’intention des pays de la région de maintenir la pression sur le 8-Mars. Les sources ajoutent que le député Walid Joumblatt a essayé d’ouvrir une brèche lors de la visite qu’il a effectuée en France, où il a rencontré le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius. Mais il s’est avéré que le Qatar et l’Arabie saoudite ont barré la route à la France, empêchant ainsi une solution à la crise.
As Safir
Daoud Rammal, journaliste libanais proche de la majorité.
Médiarama