Davutoglu a déclaré "que la nouvelle Syrie veillera à garantir les droits des Turkmènes tant au niveau constitutionnel que pratique"
La ville d’Istanbul a accueilli une conférence sur les Turkmènes syriens, organisé par le gouvernement turc et inauguré par le Président du parlement turc Jamil Chichak et le ministre des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu.
Ce dernier a réitéré l'engagement absolu de la Turquie pour défendre les turkmènes syriens en leur garantissant toutes les possibilités et les moyens de soutien. Il a déclaré «que la nouvelle Syrie veillera à garantir les droits des Turkmènes tant au niveau constitutionnel que pratique ».
Dans le même temps, le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan s’est entretenu avec une délégation représentant les participants à ladite conférence, à laquelle un grand nombre de Turkmènes syriens y ont participé.
A ce titre, Ankara cherche à attirer ces derniers et à les rassembler dans un seul front en leur fournissant toutes sortes de soutien financier , politique et militaire depuis le début des événements en Syrie, exploitant leur présence dans les zones proches de la frontière syrienne avec la Turquie.
Par ailleurs, les médias turcs ont souligné que le gouvernement turc cherche à travers cette conférence à gagner la confiance du peuple turc à l’égard des Turkmènes d’une part, et d’autre part à gagner le soutien du peuple turc à sa politique en Syrie, sachant que la question turkmène est une question d’ordre national pour le peuple turc et ce depuis toujours.
Or, il semble qu’Ankara n'a pas réussi à attirer les Turkmènes qui sont en Irak, surtout après l'échec de l'annexion de Kirkouk à la Turquie. En effet, cette région est restée une zone disputée entre Turkmènes et Kurdes, surtout que certains Turkmènes ont accusé le gouvernement turc de trahir la question turkmène pour des intérêts politiques et économiques liés au président de la région du Kurdistan irakien, Massoud Barzani.
Mais encore…
D’autres Turkmènes accusent Ankara de travailler en coulisse dans les rangs des Turkmènes pour des calculs étroits, contribuant à ébranler leur unité, sachant que la moitié des turkmènes sont chiites proches idéologiquement de l'Iran et que l'autre moitié est sunnite proche de la Turquie nationaliste et sectaire.
Ce conflit n'existe pas entre les Turkmènes de Syrie où ils sont estimés à 500 mille, contrairement aux allégations de la Turquie qui en dénombre 3 millions en Syrie!
Ces derniers ont depuis toujours coopéré avec le régime et n’ont jamais rencontré de problèmes graves, à la différence des Arabes en Turquie, en particulier ceux qui habitent dans la région de Hatay ou Antioche.
Ceux-là se plaignent du mauvais traitement de l’Etat turc à leur égard, souvent pour des raisons nationalistes et sectaires, surtout que ces Arabes sont des Alaouites.
Alors que le reste des Arabes qui sont éparpillés à travers le pays, ils constituent une extension des tribus arabes de Syrie, d'Irak, de Jordanie, et même d'Arabie Saoudite. D’autres Arabes sont une extension des Assyriens et des Chaldéens en Irak : ils seront sans doute une partie importante dans l'équation turque.
Il semble que la Turquie s'emploie à miser sur les droits des Turkmènes dans la région après l'échec de son pari sur l'organisation politique des Frères musulmans.
Par conséquent, le gouvernement turc qui refuse de reconnaître les droits des Kurdes dans sa constitution et qui ignore les revendications des Alaouites est tranquille pour l'instant sur la situation des Arabes en Turquie, où personne ne revendique ses droits nationaux ou religieux.
Source al-akhbar