Les chrétiens resteront en Syrie, riposte le patriarche Youhana Yazigi. L’Ouest "prie" pour que Moscou continue de bloquer toute intervention, selon Lavrov.
Des rebelles ont menacé samedi d'attaquer deux villages chrétiens si les habitants n'en délogeaient pas les soldats du régime.
Un homme se présentant sous le nom de "Rachid Abou al-Fida, chef de la brigade al-Ansar", a mis en garde les habitants de Mharda et Al-Sqilbiya (centre) dans une vidéo mise en ligne par l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), basé à Londres.
Dans l'enregistrement, intitulé "Avertissement aux villes à majorité chrétienne de la province de Hama", il appelle les habitants à "expulser les gangs d'Assad et les chabbihas", "sinon nous attaquerons immédiatement".
Selon l’OSDH une partie des habitants de ces localités s'était déjà réfugiée dans la région côtière de Tartous.
Les chrétiens resteront en Syrie
Dans ce contexte, le chef de l'Eglise grecque-orthodoxe de Syrie, Youhana Yazigi, patriarche d'Antioche et de tout l'Orient, a affirmé samedi que "les chrétiens (resteront) en Syrie". "Ce qui nous arrive, arrive également aux autres. Nous sommes dans la même situation que n'importe qui, musulmans et chrétiens, les uns aux côtés des autres, à affronter les difficultés".
Le patriarche, qui s'exprimait lors de sa première conférence de presse depuis sa nomination la semaine dernière après la mort de son prédécesseur Ignatius IV Hazim, a également appelé les belligérants à mettre fin aux violences et à entamer un dialogue.
L’Ouest "prie" pour que Moscou continue de bloquer toute intervention
Pour sa part, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a affirmé avoir l'impression que les pays impliqués dans la crise syrienne "priaient" pour que Moscou et Pékin continuent de bloquer toute intervention, à laquelle ils ne sont pas prêts.
"Personne n'a envie d'une intervention. Il semble même parfois qu'ils prient pour que la Russie et la Chine continuent de bloquer toute autorisation
d'une intervention, parce que dès que ce sera autorisé, ils devront agir, et personne n'est prêt à agir", a déclaré samedi M. Lavrov, selon l'agence de presse publique Ria Novosti.
"Nous avons simplement la conviction que le Conseil de sécurité de l'ONU ne doit plus adopter aucune décision ambigüe, en particulier après que nos partenaires se furent comportés de manière absolument insensée avec la résolution sur la Libye", a-t-il ajouté.
La Russie et la Chine ont bloqué jusqu'ici tous les projets de résolution du Conseil de sécurité des Nations unies condamnant le président Bachar al-Assad et ouvrant la porte à des sanctions voire au recours à la force.