"La jeunesse demandera des comptes à Tayyip".
Des centaines d'étudiants d'une université d'Ankara ont défilé vendredi devant les bureaux du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan pour dénoncer les violences dont ils ont été victimes lors d'une intervention des forces de l'ordre en début de semaine dans leur établissement, a constaté un photographe de l'AFP.
Les quelque 500 manifestants ont scandé des slogans tels que "la jeunesse demandera des comptes à Tayyip" et déployé des banderoles demandant la remise en liberté de plusieurs de leurs camarades interpellés par la police.
Les forces de l'ordre ont utilisé mardi soir des grenades lacrymogènes et des canons à eau pour disperser un groupe d'étudiants de l'Université technique du Moyen-Orient (METU) à Ankara qui protestaient contre la présence dans leur campus du chef du gouvernement, venu assister à la retransmission télévisée du lancement d'un satellite turc par une fusée chinoise.
Une cinquantaine d'étudiants ont été blessés pendant cette intervention et douze autres arrêtés par la police. L'un des blessés, atteint à la tête par une grenade lacrymogène, a été hospitalisé pour une hémorragie cérébrale.
Le vice-président du Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir, Huseyin Celik, a justifié cette opération des forces de l'ordre en qualifiant sur son compte Twitter les étudiants de "nationalistes incorrigibles".
A l'inverse, l'opposition a dénoncé la dérive autoritaire du gouvernement d’Erdogan.
"Aujourd'hui, cette université est devenue un symbole d'un environnement répressif et d'un régime autoritaire", a déploré Aykan Erdemir, un député du principal parti d'opposition, le Parti républicain du peuple (CHP).