"Si ces missiles étaient destinés à contrer les tirs depuis le territoire syrien, ils auraient été implantés d’une manière différente", selon des experts.
Le déploiement de batteries de missiles Patriot à la frontière syro-turque vise à contrer les soi-disant menaces émanant non seulement de la Syrie, mais aussi de l'Iran, a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov dans une interview à la chaîne de télévision Russia Today.
"En ce qui concerne les objectifs de ce déploiement, des experts estiment que si ces missiles étaient destinés à contrer les tirs depuis le territoire syrien, ils auraient été implantés d'une manière différente.
L'emplacement supposé de ces missiles, comme l'on affirme, témoigne du fait qu'ils doivent protéger un radar américain faisant partie du bouclier antimissile US mis en place en vue de "contrer la menace iranienne"", a indiqué le chef de la diplomatie russe.
"Si c'est le cas, c'est d'autant plus risqué, car cela crée des tentations supplémentaires", a poursuivi le ministre.
Le 21 novembre dernier, la Turquie a officiellement demandé à l'Otan de lui fournir des systèmes anti-aériens Patriot sous prétexte de protéger sa frontière longue de 900 km avec la Syrie.
Le 4 décembre, le Conseil de l'Otan a donné la réponse positive à la demande d'Ankara.
Au total, six batteries de Patriot provenant de l'Allemagne, des Pays-Bas et des Etats-Unis seront déployées à la frontière entre la Turquie et la Syrie et seront opérationnelles dès fin janvier prochain.
Les rumeurs des armes chimiques
S'agissant du recours aux armes chimiques, le chef de la diplomatie sur la chaîne russe a affirmé qu'"il ne pense pas que la Syrie se serve d'armes chimiques. Si c'est le cas, cela constituera un suicide politique du gouvernement".
"Chaque fois que nous parviennent des rumeurs ou des informations qui indiquent que les Syriens font usage d'armes chimiques, nous les vérifions deux ou trois fois, nous nous adressons au gouvernement, et à chaque fois on nous assure fermement qu'ils ne le feront pas quelles que soient les circonstances", a-t-il ajouté.