La "guérilla anti-Mikati" a atteint son apogée dans les couloirs de l’Elysée et du Quai d’Orsay à la fin du mois dernier.
A chaque fois que le chef du gouvernement Najib Mikati se rend en visite dans un pays étranger, il est précédé par des émissaires de l’ancien Premier ministre Saad Hariri pour saboter les résultats du voyage.
La «guérilla anti-Mikati» a atteint son apogée dans les couloirs de l’Elysée et du Quai d’Orsay à la fin du mois dernier.
L’ancien ministre Marwan Hamadé a mis à contribution l’amitié qui le lie à l’ancien ambassadeur de France au Liban, Denis Pietton, devenu chef du cabinet du ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, pour tenter d’annuler la visite de Mikati à Paris, ou du moins la reporter, sous prétexte que la France ne doit pas apparaitre comme prenant partie pour un des protagonistes libanais.
Le président français François Hollande a textuellement affirmé devant les représentants des deux parties que «Paris ne compte en aucun cas se mêler des différends entre le 14 et le 8-Mars et que, personnellement, (il) ne donnera pas de leçons aux Libanais sur les moyens de régler leurs crises».
Cette politique de «distanciation» pratiquée par Hollande s’est traduite par une sorte de solution médiane entre ceux qui réclamaient l’annulation de la visite de Mikati et ceux qui plaidaient pour son maintien.
La visite a finalement été maintenue mais l’ordre du jour a été significativement allégé. Une personnalité libanaise qui se rend souvent à Paris affirme avoir entendu Marwan Hamadé se vanter que son ami «un tel» l’a informé que lors de sa visite à Paris, Mikati n’a pas réussi à obtenir un soutien économique, contrairement aux promesses que François Hollande avait faites au Premier ministre lors de leur rencontre à New York, l’été dernier.
La même source ajoute que Mikati se montre «compréhensif» à l’égard des raisons «libanaises» qui ont poussé Hollande à revenir sur ses promesses et que de toute façon, il estime que le seul fait que la visite de Paris ait eu lieu est un succès.
Depuis la visite de Mikati à Paris, dans les coulisses des grandes puissances on échange les points de vue sur les moyens de sortir le Liban de la crise actuelle et de préserver la stabilité du pays, considéré par certains Etats, notamment ceux qui participent à la Finul, comme faisant partie de leur sécurité nationale.
Au nom de l’Union européenne, la France se charge du «tri des idées» échangées au sein de la communauté internationale. Cet intérêt international à la stabilité du Liban s’est traduit lors des discussions à huis-clos entre les cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies, le 14 novembre dernier.
Bien que consacrés à l’examen du rapport sur la résolution 1701, les débats ont porté sur les détails de la situation au Liban. Le dénominateur commun qui s’est dégagé entre les Etats-Unis, la France, la Chine, la Russie et la Grande-Bretagne est la nécessité de préserver la stabilité du Liban, le calme sur la ligne bleue et le soutien à l’Armée libanaise.
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