Le départ du Cabinet est une question plutôt internationale que locale.
De nombreuses parties s’emploient à faire pression sur le Premier ministre Najib Mikati à travers sa ville, Tripoli, pour servir des intérêts politiques ou pour marquer quelques points, dans le but de renverser le gouvernement.
C’est l’objectif affiché du sit-in organisé devant le domicile de Mikati, où les tentes dressées par les protestataires sont vides.
Surtout depuis que la conviction est apparue que le cabinet ne tombera pas de cette manière et que son départ est lié à l’élaboration d’une nouvelle loi électorale qui sera suivie de la formation d’un nouveau gouvernement dont les membres ne seraient pas candidats aux prochaines législatives.
Ces parties profitent de plus en plus de l’exacerbation des tensions politiques et confessionnelles et de la situation sécuritaire qui ne s’est jamais autant détériorée au Liban-Nord, en dépit de la décision de confier à l’Armée libanaise la sécurité à Tripoli.
Des sources tripolitaines assurent qu’il n’est plus possible de séparer les tensions sécuritaires à Tripoli des diverses tentatives de faire pression sur Mikati et son gouvernement.
Ainsi, la ville a connu un calme inhabituel après le 14ème round de violence, et les funérailles des victimes de l’embuscade de Tal Kalakh se sont déroulées sans incident, sans tirs en l’air et sans apparition d’hommes armés.
Ces mêmes sources expriment leur étonnement sur ce qui s’est produit après la dernière visite du Premier ministre à Tripoli, où il a rencontré un grand nombre de notables, de dignitaires religieux et d’habitants.
Devant ses visiteurs, M. Mikati avait annoncé que la situation sécuritaire à Tripoli était en train de s’améliorer.
A peine quelques heures plus tard, les habitants de la ville ont été surpris par le jet d’une bombe sonore devant le domicile du chef du gouvernement et l’apparition, le lendemain, d’hommes armés qui se sont déployés de l’entrée nord à l’entrée sud de la ville.
Et pendant les funérailles du troisième groupe de victimes de Tal Kalakh, des tirs nourris ont eu lieu pendant des heures. Puis dimanche dernier, deux grenades défensives ont été trouvées sur la route menant à la maison de Mikati.
Un notable du Liban-Nord souligne que ces incidents prouvent que la tension sécuritaire à Tripoli est programmée d’une manière systématique dans le but de torpiller toute action positive du gouvernement.
Ceux qui sont responsables de ces agissements pensent qu’ils peuvent faire tomber le gouvernement. Mais ils ne parviendront pas à leur objectif car le départ du Cabinet est plus une question internationale que locale.
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