Et les Sunnites d’Idleb se préparent à affronter son tribunal légal. Plusieurs chefs de milices ont été abattus.
La région de Souwayda au sud de la Syrie se trouve sur le pied de guerre, depuis que les milices d’Al-Qaïda et de l’Armée syrienne libre ont attaqué à partir du gouvernorat de Deraa leurs villages, enlevé 17 civils, et menacé de les tuer.
Selon le site Arabs-Press, les Comités populaires regroupant les jeunes défenseurs de 5 villages du gouvernorat de Souwayda ( Mjaymer, Arra, Thaala, Samie, et Tiré), à majorité druze, se préparent pour repousser l’attaque des miliciens retranchés dans les villages de Deraa, Bossar-elHarir, Harak et Nahté.
Il est question de quelques 3000 miliciens du Front al-Nosrat, de la brigade des Libres du Levant et de la brigade Omari qui se sont mobilisés dans la colline Al-Lajat. Selon Syria Truth cette appellation, l'impénétrable, remonte au fait que cette colline a été pendant longtemps l’abri des hors la loi et des révolutionnaires, en raison de sa topographie tortueuse.
Les frictions ont commencé lorsque les miliciens du Front ont tué des habitants de Souwayda dans une attaque perpétrée depuis une quinzaine de jours contre l’aéroport militaire Khalkhala . Depuis le début de l'insurrection, des attaques presque quotidiennes sont menées sur les routes venant de Damas contre les véhicules privés et publics, sans oublier les voitures piégées particulièrement meurtrières qui ont frappé d'une façon meurtrière la localité de Germana, à majorité druze.
Mais pour les habitants de Souwayda, ce sont surtout les attaques perpétrées la semaine passée par les miliciens d’al-Nosrat contre les villages Samie et Mjaymer, qui ont été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.
Ayant été repoussées par les Comités populaires au barrage de Eirah, ces offensives au cours desquelles des dizaines de miliciens ont été tués et faits prisonniers (38 d’après Syria Truth) se sont soldés par l’enlèvement de 17 habitants de Souwayda et un ultimatum lancé tout de suite après.
Dans un communiqué vidéo-diffusée, sur fond des 17 kidnappés, le groupuscule d’Al-Qaïda dit avoir procédé à l’enlèvement en riposte à l’emprisonnement de ses miliciens dont il exige la restitution ainsi que celle des cadavres de ses miliciens.
Or selon un observateur qui s’est confié à Arabs-Press, ce sont seulement 5 druzes qui ont été enlevés dans la localité de Eirah, sur fond de ces combats, alors que tous les autres avaient été kidnappés bien avant l’éclatement des combats. Ils ont été relâchés ultérieurement par les miliciens, après que leurs proches ont payé les rançons exigées.
Toujours dans la même vidéo, le front d’al-Nosrat lance un ultimatum de 48 heures, avertissant les habitants de ce village « de voitures piégées, de barrages de la terreur, et d’attaques meurtrières », voire de "les chasser de leurs maisons ou de les détruire sur leurs têtes".
Une source de l’opposition originaire de Hourane a precisé pour le site Syria Truth que le nombre des prisonniers est de l’ordre de 6, dont 4 ne sont pas originaires de Deraa.
Depuis, la menace est prise très au sérieux par les comités populaires, selon lesquels ces miliciens venus de toutes parts n’ont rien à voir avec les préceptes de la religion islamique. « Ils pensent combattre pour rencontrer les sirènes du paradis. Nous aussi adorons le martyre », confie l’un d’entre eux pour le site Arabs-Press.
Évoquant la lutte glorieuse des Druzes contre l’armée d’Ibrahim Pacha, les Ottomans par la suite, et les Français, il conseille aux insurgés de bien lire l’histoire de la Syrie.
Et les Sunnites d’Idleb en danger aussi
Dans le gouvernorat d’Idleb au nord de la Syrie, ce sont les Sunnites de la localité de Harem qui sont en danger de mort.
Selon Syria Truth, qui a diffusé les images des habitants, des centaines d’entre eux ont été kidnappés par les miliciens, alors qu’ils tentaient de fuit le quartier Tarmé.
Selon une source sur place, ils semblent avoir été reconduits au tribunal légal, où il devraient être jugés pour «trahison à la communauté sunnite et pour collaboration avec l’ennemi perse durant la guerre ».
la localité de Harem a été victime d'offensives sans merci de la part des miliciens, sachant qu'elle a refusé de se rallier à l'insurrection, quoique ses habitants sont majoritairement sunnites.
Les milices en désagrégation
Cette éventualité a été signalée par le quotidien britannique The Guardian lequel a prévu le démantèlement des différentes factions de l’opposition armée syrienne, en raison des exactions qu’elles commettent en Syrie.
Constatant que « la guerre en Syrie a pris un nouveau virage en raison des actes de pillage qui sont devenus un moyen de survie », le journal estime que les butins de guerre sont devenus le principal moteur de plusieurs milices armées en Syrie.
Selon un chef de rebellion qui s’est présenté sous le pseudonyme Abou Ismail, les groupes armés sont divisés entre eux entre ceux qui combattent pour la révolution, et ceux qui s’entretuent pour se partager le butin de guerre .
Ce milicen a toutefois reconnu, qu'à Alep, les bandes armées ont recours au pillage pour se venger des habitants de la ville d’Alep qui n’ont pas soutenu l’insurrection à ses débuts.
Terrain: des chefs de milices abattus
Une source turque a révélé pour le site Syria Truth que le chef de la milice "brigade de la tempête du nord" qui combat au nord de la Syrie, a été grièvement blessé dans la région d'Azzaz et se trouve actuellement dans un hopital en Turquie. Sa blessure est très grave et peut bien être mortelle, estime cette source.
Le milicien Ahmad Ghazali, qui a été un capitaine dans l'armée régulière a été blessé le mercredi 27 décembre alors qu'il menait une opération pour occuper l'aéroport des hélicoptères situé dans la région. D'autres sources ont toutefois démenti cette version, indiquant qu'il a été tué dans une dispute sur le prix des appareils de forrage de pétrole qui ont été volés dans cette région et reconduits en Turquie, pour y être revendus.
Etant proche des services de renseignements turques, et grace à eux, il s'est emparé du point de passage frontalier Bab el-Hawa, à travers lequel transitent toutes le butin pillé par les milice vers la Turquie: dont les céréales des quelques 50 greniers et les appareils de plus de 600 usines.
À Jisr Esh-Shoghour, les milices de l’ASL ont essuyé de lourdes pertes dans les combats qu’elles ont baptisés « bataille de l’unicité et de la loyauté ». Selon le correspondant d’Arabs-Press, elles ont perdu leur commandant Omar Karra-Damour , ainsi que le commandant-adjoint de la milice Brigade Hanano, Ahmad Hasnaoui, et Ahed Barakate qui est le frère de son commandant. 4 autres miliciens ont également été identifiés.
Les photographies des tués ont été publiées sur les différents sites de l'insurrection armée.
Par ailleurs, et selon l’agence syrienne officielle Sana, une unité de l’armée syrienne a détruit un camp d’un groupuscule d’Al-Qaïda situé dans la localité Mayadine, à Deir Ezzor, à l’est du pays, ainsi qu’un convoi de 8 véhicules équipés de mitrailleuses et transportant des miliciens.
Dans le camp des réfugiés palestiniens Yarmouk, il est question de l’arrestation de 45 miliciens de la milice d’Al-Qaïda Front al-Nosrat.
Version AFP-OSDH
Raids aériens près de Damas, combats nocturnes dans la capitale (ONG)
L'aviation menait vendredi des raids au-dessus de la province de Damas, après une nuit marquée par des bombardements et des combats qui ont même touché plusieurs quartiers de la capitale, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
"L'aviation a bombardé pour la première fois la localité de Assal al-Ward, dans la région du Kalamoun, tuant un civil, en blessant des dizaines d'autres et détruisant de nombreuses habitations", a précisé l'OSDH, une organisation basée au Royaume-Uni et s'appuyant sur un vaste réseau de militants et de médecins.
L'armée s'est retirée jeudi de plusieurs zones aux alentours de la capitale après des attaques rebelles contre des barrages militaires, selon l'OSDH, qui redoute désormais des nouveaux bombardements de l'aviation.
Dans la nuit, des combats et des bombardements ont eu lieu dans plusieurs quartiers de Damas. De nombreuses roquettes se sont abattues sur le quartier de Qaboun (nord-est), tandis que soldats et rebelles se sont affrontés à Qadam (sud), bombardé par l'armée, a précisé l'OSDH.
Bombardements et combats ont également repris dans la banlieue, à Daraya (sud-ouest), dont l'armée tente de reprendre le contrôle total depuis plusieurs semaines, Yalda (sud) et Douma (nord-est), ainsi que sur une position militaire entre Erbine et Harasta (nord-est), selon la même source.
Ailleurs dans le pays, un homme a été abattu par un tireur embusqué dans le camp de réfugiés palestiniens de Deraa (sud), tandis que des combats et des bombardements ont visé des localités proches de la frontière jordanienne, selon l'OSDH.
Des combats ont eu lieu dans dans plusieurs quartiers d'Alep (nord) et des bombardements ont visé dans la nuit des quartiers de Deir Ezzor (est) et des localités des provinces de Homs et de Hama (centre), selon la même source.
Jeudi, les violences ont fait au moins 142 morts à travers le pays -- 55 civils, 45 rebelles et 42 soldats -- selon le dernier bilan de l'OSDH.