L’Eglise de Scientologie de Belgique est la plus importante d’Europe. Elle est soupçonnée depuis de longues années d’être une "organisation criminelle"
Le parquet fédéral belge a décidé de citer en justice l'Eglise de Scientologie, qu'il soupçonne depuis de longues années d'être une "organisation criminelle" coupable notamment d'escroquerie et d'exercice illégal de la médecine, a rapporté vendredi la presse belge.
Selon le journal néerlandophone De Tijd et son équivalent francophone L'Echo, le parquet fédéral vient d'envoyer des "citations à comparaître" aux responsables belges de l'Eglise de Scientologie, après plus de six ans d'enquête.
Les porte-parole du parquet et de l'Eglise de Scientologie n'étaient pas joignables dans l'immédiat pour confirmer l'information.
Selon les deux quotidiens, l'organisation et deux de ses hauts cadres devront également répondre d'infractions diverses à la loi sur la protection de la vie privée et d'extorsion.
Il s'agit d'une nouvelle étape d'une enquête ouverte après que l'Office régional bruxellois pour l'emploi ait fait part à la justice de soupçons de faux en écriture et d'escroquerie dans des contrats de travail de bénévoles et de salariés, selon le Tijd et L'Echo.
Le 11 avril 2008, la police belge avait perquisitionné puis mis des scellés sur le siège de l'Eglise de scientologie à Bruxelles dans le cadre de ce dossier.
La télévision belge avait alors diffusé un reportage sur des offres d'emplois anonymes, émanant en fait de l'Eglise de scientologie. Selon le témoignage d'une personne ayant répondu à une de ces offres parues dans la presse, un contrat lui a été alors présentée où elle était priée d'"adhérer" aux vues des scientologues.
L'Eglise de scientologie, qui récuse l'appellation de secte, avait alors dénoncé la "mauvaise foi" de la justice belge. Une de ses dirigeantes, Myriam Zonnekeyn, avait affirmé qu'il ne s'agissait que d'une recherche de "bénévoles".
Les scientologues belges font déjà l'objet de poursuites pénales dans une affaire d'escroquerie et d'exercice illégal de la médecine, dont l'origine remonte aux années 1990. Mais ces enquêtes n'ont jusqu'ici pas abouti à un procès en Belgique.