23-11-2024 01:42 AM Jerusalem Timing

Des groupes occidentaux testaient des médicaments sur des patients en ex-Allemagne de

Des groupes occidentaux testaient des médicaments sur des patients en ex-Allemagne de

Sont impliqués: Bayer, Schering, Hoechst (intégré à Sanofi), Boehringer Ingelheim ou Gödecke (aujourd’hui Pfizer).

Des groupes pharmaceutiques occidentaux ont effectué des tests de médicaments dans les années 1980 sur des patients d'hôpitaux de la République démocratique d'Allemagne (ex-Allemagne de l'Est), sans les en informer, affirme vendredi un journal allemand, citant des documents d'archives.
  
"Nous disposons de documents attestant de contrats passés entre des entreprises pharmaceutiques occidentales et des institutions de RDA sur des tests de médicaments", a indiqué à l'AFP une collaboratrice des archives nationales allemandes, confirmant partiellement l'article.
  
Selon le quotidien allemand Tagespiegel, qui a étudié dans le détail ces documents, plus d'une cinquantaine de firmes occidentales ont passé des contrats auprès du ministère de la Santé d'Allemagne de l'Est pour 165 tests de médicaments entre 1983 et 1989.
  
De tels tests pouvaient rapporter jusqu'à 860.000 Deutsche Mark --la devise ouest-allemande très appréciée dans la RDA communiste, ndlr--, écrit le journal.
 
 Le quotidien cite différentes entreprises de l'époque, dont certaines ont changé de nom depuis après avoir fusionné ou été rachetées : Bayer, Schering, Hoechst (intégré à Sanofi), Boehringer Ingelheim ou Gödecke (aujourd'hui Pfizer).
  
Et parfois les cobayes n'étaient pas informés, ajoute-t-il, évoquant sept cas concrets de patients qui disent n'avoir pas eu connaissance de ces tests.
  
La télévision allemande régionale MDR, qui a travaillé sur ce dossier, cite notamment le cas d'un patient de 60 ans, Gerhard Lehrer, en soin intensif après un infarctus à l'hôpital de Dresde en 1989.
  
Après avoir pris des médicaments "spéciaux", "qui ne se trouvaient pas dans le commerce", prescrit par un médecin de l'hôpital, son état s'était encore détérioré.
  
Ces pilules, dont l'épouse de M. Lehrer avait conservé quelques exemplaires, se sont avérées, selon des tests en laboratoire faits à la demande de MDR, être des placebos pour une étude commandée par Hoechst.