Brahimi est arrivé ce samedi à Moscou
La Russie déploie d’intenses efforts diplomatiques pour tenter de paver la voie à une solution politique à la crise syrienne. Dans ce contexte, le représentant spécial du président russe pour le Proche-Orient, Mikhaïl Bogdanov, a déclaré qu’une nouvelle rencontre tripartite sur la Syrie entre les vice-ministres russe et américain des Affaires étrangères et l'émissaire international Lakhdar Brahimi pourrait avoir lieu en janvier.
La décision définitive concernant le lieu et la date de la rencontre sera prise à l'issue de la visite de M. Brahimi à Moscou.
«Nous écouterons ce que Lakhdar Brahimi a à nous dire sur la situation en Syrie et ensuite, nous prendrons une décision concernant une nouvelle rencontre tripartite», a déclaré M. Bogdanov.
Lakhdar Brahimi est arrivé samedi à Moscou pour évoquer avec le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, un règlement politique en Syrie. Le diplomate algérien, qui avait assuré à Damas qu’il n’avait aucun «projet complet» pour le moment, a de nouveau évoqué l’accord sur les principes d’une transition adopté le 30 juin à Genève par le Groupe d’action sur la Syrie. Pour lui, il y a dans ce texte «suffisamment d’éléments pour négocier une sortie de crise au cours des prochains mois».
Les membres de ce groupe divergent toutefois sur l’interprétation de cet accord qui ne contient aucun appel au départ de M. Assad.
Washington estime qu’il ouvre la voie à l’ère «post-Assad», tandis que Moscou et Pékin affirment qu’il revient aux Syriens de déterminer leur avenir.
M. Lavrov a indiqué que la Russie incitait la Syrie à faire le «maximum» pour concrétiser ses intentions de dialoguer avec l'opposition en vue de résoudre le conflit. Le chef de la diplomatie russe a par ailleurs mis en garde la communauté internationale contre un «chaos sanglant» faute de solution négociée. «L’autre choix, en dehors d’une solution pacifique, c’est un chaos sanglant. Plus il continuera, plus grande sera son ampleur et plus la situation s’aggravera pour tout le monde», a-t-il déclaré.
Dans le cadre de ses efforts diplomatiques, Moscou a envoyé une invitation au chef de la Coalition de l'opposition syrienne, Ahmad Moaz el-Khatib, afin de participer à des négociations. La rencontre pourrait avoir lieu à Moscou ou hors de la Russie, par exemple à Genève ou au Caire, a précisé M. Bogdanov.
De son côté, Téhéran a annoncé qu’il ne permettra pas d'imposer «une solution occidentale» à la crise syrienne et prônera le scénario de règlement qu'il a lui-même proposé. Le ministre des Affaires étrangères, Ali Akbar Salehi, a déclaré que «l'initiative iranienne est le seul moyen de résoudre la crise syrienne, et malgré des circonstances très difficiles, nous espérons qu'elle sera réglée selon notre plan. Il faut que tout le monde le sache: l'Iran n'admettra pas qu'une solution occidentale soit imposée à la Syrie», a-t-il dit.
Le plan iranien prévoit notamment la cessation des violences par toutes les parties, la mise en place d'un dialogue national, la création d'un gouvernement de réconciliation nationale (y compris l'élection de nouvelles structures législatives), l'octroi d'une aide internationale au peuple syrien, la libération des prisonniers qui n'ont pas commis de crimes contre le peuple syrien, ainsi que le libre accès des médias.
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