Il a chargé des centres de recherche de procéder à des études et sondages pour savoir quel projet est susceptible d’assurer une représentation chrétienne saine et une égalité des chances pour le 14 et le 8-Mars
Selon ses proches, le président du Parlement, Nabih Berry, pense que l’ensemble du monde arabe vit le «chaos constructif» qui doit aboutir à un nouveau Moyen-Orient dont la secrétaire d’Etat de George Bush fils, Condoleezza Rice, avait annoncé l’avènement.
M. Berry sait que le Liban a déjà vécu plusieurs fois «son chaos constructif» pendant la guerre qui a éclaté en 1975 et même après 1990. Mais il craint que le pays ne vive encore une fois cette situation à cause du printemps arabe, d’autant que les sensibilités et les problèmes confessionnels se sont emparés des cerveaux des Libanais et de la plupart de leurs leaders politiques.
Cela est clairement apparu, selon lui, dans la rupture entre le 14-Mars et le gouvernement de Najib Mikati, qui pourrait torpiller la tenue des élections législatives. Et si la Chambre ne parvient pas à proroger son mandat, ce qui est probable, le pays sombrera dans un vide parlementaire et, par conséquent, dans un vide gouvernemental.
Le pays sera alors paralysé et les extrémistes prendront le contrôle des scènes politique et confessionnelle. Le Liban plongera ainsi dans un cycle de violence dont personne ne saura sortir.
M. Berry pense que les six prochains mois seront décisifs pour le Liban. Le pays connaitra des tiraillements entre les parties qui veulent l’entrainer dans les «guerres» régionales en cours en Syrie, et qui peuvent s’étendre à d’autres pays frères, et celles qui invitent ses dirigeants à se calmer et à s’entendre pour laisser passer cette période difficile.
Cela nécessite l’arrêt, même partiel, du boycott du gouvernement Mikati par le 14-Mars, un accord interlibanais sur une loi électorale répondant aux aspirations minimales des Libanais, et l’organisation des Législatives à la date prévue. A partir de ces observations, M. Berry, poursuivent ses proches, a déployé de gros efforts pour ouvrir une brèche dans le mur du boycott qui s’épaissis jour après jour. Il a réussi à convaincre le 14, le 8-Mars et d’autres à se réunir dans le cadre de la commission parlementaire ad hoc chargée d’examiner les projets de loi électorale.
Dans le cadre de ses efforts, M. Berry a chargé des centres de recherche de procéder à des études et sondages pour savoir quel projet est susceptible d’assurer une représentation chrétienne saine et une égalité des chances pour le 14 et le 8-Mars. Il lui est apparu que le projet des 50 circonscriptions (prôné par Samir Geagea, ndlr) accorde au 14-Mars une majorité de 78 députés mais ne permet aux chrétiens de choisir que 20 à 40 de leurs 64 députés.
Le projet des 13 circonscriptions couplé à la proportionnelle permet aux chrétiens de choisir 48 de leurs députés.
Enfin, le projet de Fouad Boutros, amendé afin que la moitié des circonscriptions soit basée sur la proportionnelle et l’autre sur le mode majoritaire, ferait émerger une majorité et une minorité parlementaire très proche. Ce qui les obligera à coopérer.
Sarkis Naoum, journaliste libanais proche du 14-Mars
An Nahar
Médiarama