Considérée comme le berceau de la plupart des civilisations anciennes, la Syrie comprend plusieurs églises et mosquées historiques datant de longs siècles.
Comme ce fut le cas en Irak lors de l’invasion américaine en 2003, la guerre en Syrie affecte non seulement la population et ses biens, mais aussi son patrimoine archéologique !
Alors que le trafic d’armes s'effectue de l’extérieur à l’intérieur de la Syrie, le trafic des pièces archéologiques se fait dans le sens inverse.
L’UNESCO a déjà tiré la sonnette d’alarme suite aux dégâts importants qui ont frappé les sites patrimoniaux dans ce pays, notamment la mosquée des Omeyyades et le marché vouté à Alep.
Sachant que ce dernier a été en grande partie incendié lors des affrontements qui opposent l’armée régulière syrienne aux milices armées de l’opposition.
Sur ce sujet, le Financial Times souligne que « depuis le début de la crise syrienne, des rapports ont fait état du vol de certaines pièces archéologiques et de la destruction d’autres. Mais ces actes deviennent de plus en plus organisés. Le vol est désormais bien planifié, et le trafic de pièces archéologiques se fait via le Liban et la Turquie vers le monde entier ».
La Syrie est en effet un pays très riche en sites archéologiques. Considérée comme le berceau de la plupart des civilisations anciennes, dont la roumaine, elle comprend plusieurs églises et mosquées historiques datant de longs siècles.
Le même journal assure que le trafic se fait sous la supervision d’experts qui s’assurent de l’authenticité des pièces archéologiques avant de les vendre à travers le monde entier, dont les Etats-Unis.
« Ce commerce est très rentable. Une statuette coute au moins 30000 dollars », révèle un commerçant sous le couvert de l’anonymat, alors qu’un autre reconnait avoir reçu une pièce à 300000 dollars !
Citant un activiste de la localité archéologique Afamia, celui-ci dit : « La recherche de la mosaïque va bon train et elle est devenue désormais une source de revenues pour des personnes ayant perdu leurs travaux à cause de la guerre en cours ».
Un troisième commerçant s’exprimant au Financial Times assure que « dans le commerce, il n'y a pas de place aux sentiments », soulignant que le trafic des pièces archéologiques a augmenté dans les régions contrôlées par les miliciens de l’opposition.
Le président de la commission syrienne des archéologies reconnait l’existence de ce problème dangereux et assure collaborer avec la population pour tenter de protéger le reste du patrimoine syrien. Il a appelé les pays voisins à se montrer plus fermes dans la protection du patrimoine humain.