L’accord budgétaire ne résout pas la question des déficits de l’Etat fédéral, il ajoute 4.000 milliards de dollars de dette cumulée sur dix ans. La dette dépasse actuellement 16.000 milliards.
La crise du "mur budgétaire" aux Etats-Unis n'a été, au mieux, que partiellement évitée par le compromis du Nouvel An, augurant d'un nouveau combat sur les coupes budgétaires dans deux mois qui sera envenimé par une autre échéance: le relèvement du plafond de la dette.
Après des semaines de psychodrame, la Chambre des représentants aux mains des républicains a fini par céder à la dernière heure: elle a adopté le relèvement du taux d'imposition des Américains les plus riches et prolongé l'assurance-chômage pour deux millions d'Américains sans emploi, autant d'incertitudes gommées qui ont rassuré les marchés.
Mercredi, pour sa première séance de 2013, Wall Street a même fait preuve d'euphorie: +2,35% pour l'indice Dow Jones, +3,07% pour le Nasdaq selon des chiffres provisoires.
Mais les élus ont été incapables de s'entendre sur les nécessaires coupes budgétaires à venir et préféré repousser de deux mois toute décision à leur sujet.
Outre cette nouvelle échéance, les républicains, dont nombre sont furieux d'avoir dû capituler sur les impôts, auront au moins deux occasions de tenter d'obtenir des concessions de M. Obama: un vote sur le financement des opérations gouvernementales fin mars et le relèvement du plafond légal de la dette, d'ici à la fin du premier trimestre.
Dans le pire des scénarios, toutes ces mesures pourraient s'agglomérer et provoquer un "mur" encore plus lourd de menaces, "encore un autre Armageddon budgétaire", notait mercredi le journal Politico.
"Petit pas"
Avant de repartir pour Hawaii, son archipel natal où il avait interrompu ses vacances après Noël, M. Obama a prévenu qu'il ne négocierait pas sur le plafond de la dette. "Je ne débattrai pas encore avec le Congrès sur la nécessité d'acquitter les factures induites par les lois déjà adoptées", a-t-il martelé.
En plein été 2011, un tel débat s'était envenimé, coûtant aux Etats-Unis une dégradation de la note de leur dette souveraine par l'agence Standard and Poor's.
Mais les républicains ont eux aussi pris leurs marques. "Maintenant, nous nous concentrons sur les dépenses", a affirmé le président de la Chambre des représentants, John Boehner, qui a cédé mardi pour éviter d'être tenu responsable d'une crise susceptible de faire replonger les Etats-Unis dans la récession.
Le vote budgétaire du Nouvel An était l'un des derniers du 112e Congrès des Etats-Unis, au bout de deux ans de mandat.
Le 113e va prendre ses fonctions dès jeudi, mais les équilibres politiques resteront les mêmes: la Chambre aux mains des adversaires républicains de M. Obama, le Sénat acquis à ses alliés démocrates.
En outre, l'accord budgétaire ne résout pas la question des déficits de l'Etat fédéral, accusent les républicains, selon qui il ajoute 4.000 milliards de dollars de dette cumulée sur dix ans. La dette dépasse actuellement 16.000 milliards.
Erskine Bowles et Alan Simpson, respectivement un ancien secrétaire général de la Maison Blanche de Bill Clinton et un ex-sénateur républicain qui avaient été chargés par M. Obama de trouver une solution au problème de dette à long terme des Etats-Unis, ont regretté mercredi que le Congrès ait "raté une occasion".
M. Obama a quitté Washington dans la nuit pour retourner vers son archipel natal d'Hawaii (Pacifique) où il va conclure ses vacances d'hiver. Il a reconnu avant de partir que l'accord ne constituait qu'un "petit pas".
Un avis partagé par le FMI qui a salué mercredi l'accord mais estimé qu'il fallait "en faire encore davantage pour remettre les finances publiques américaines sur la voie de la viabilité sans nuire à la reprise économique, fragile". L'organisation a aussi appelé le Congrès à relever "rapidement" le plafond de la dette.