25-11-2024 03:46 AM Jerusalem Timing

La face cachée de la dictature Turque

La face cachée de la dictature Turque

Celle d’une démocratie islamiste qui fait emprisonner 100 journalistes, 240 officiers, 600 étudiants, 3.500 politiciens et 5.000 individus .

Erdogan envoie des milliers de Salafistes Al Qaïda & Co armés massacrer détruire piller un état souverain la Syrie pour y instaurer selon lui la Démocratie.
En Turquie sous son régime islamiste "modéré" journalistes, intellectuels, universitaires, et tous ceux accusés dans son délire paranoïaque de "comploter" pour renverser son gouvernement s'entassent dans les prisons.

Lawrence d'ArabieErdogan tel un Laurence d'Arabie Turc habillé d'une Abaya et d’une Keffieh s'est rendu le soir du Nouvel An dans un camp de réfugiés syriens - familles des membres de l'ASL - déclamant à chaque entrée de tente :

" Chaque accouchement est douloureux et la démocratie syrienne n'en est pas exempte"

Il paraphrasait ainsi quelque peu une déclaration faite en son temps par la secrétaire d'état US, Condolezza Rice, qui avait affirmé qu'on était en train d'assister aux douleurs de l'enfantement d'un Nouveau Moyen Orient. 
Erdogan prétend donner des leçons de Démocratie à sa voisine la Syrie.  Mais sous le déguisement d'un "islamiste modéré" - tout comme le Pharaon Morsi en Egypte - Erdogan a imposé à la Turquie - qui n'a d'ailleurs jamais été un modèle de Démocratie - une dictature islamiste comme en témoigne cet article publié le 31 12 2012 en anglais par Michael Dickinson sur le site Counterpunch intitulé :

" Dans la Turquie obsédée par les complots on emprisonne les journalistes."

Ci-dessous sa traduction

Si vous n'avez jamais entendu parler "d'Ergenokon", il s'agit d'un soit- disant complot concocté par un gang de laïcs ultranationalistes, accusés de vouloir mener un coup militaire pour renverser le parti islamiste dirigeant en Turquie l'AKP (Parti pour la Justice et le Développement), en semant le chaos dans la société par des assassinats et des explosions.
On dit qu'il fait partie d'un "Etat profond", une organisation non officielle, bureaucratique et militaire, agissant dans les coulisses de la structure étatique officielle.

L'enquête sur Ergenekon - opération Sledgehammer - a commencé en 2008, escortée par les arrestations qui se sont intensifiées depuis.
A ce jour 240 officiers supérieurs et 3500 politiciens et activistes kurdes ont été emprisonnés. Et après 3845 enquêtes menées contre des journalistes plus de 100 d'entre eux sont actuellement en prison, accusé de violation de secrets ou d'être membres d'organisations illégales terroristes conspirant contre le gouvernement dans le but de le renverser.

Le plus grand nombre de journalistes emprisonnés

Dans une déclaration écrite la Plateforme de Solidarité avec les Journalistes Emprisonnés a dit : "  La Turquie a le taux le plus élevé au monde de journalistes arrêtés. L'AKP  abuse de la loi anti-terroriste"

Soner YaçinL'un de ces journalistes, Soner Yalçin, qui écrit pour un portail d'information en ligne Oda TV, connu pour ses critiques sans concession contre les politiques du gouvernement a été libéré sous caution la semaine dernière, après avoir passé 682 jours en prison. En attendant son procès il s'est vu interdit de voyager à l'étranger et devra pointer au tribunal chaque semaine. 

Yalçin Küçük Yalçin Küçük et Hanefi Avoi deux autres suspects arrêtés dans l'enquête sur le soit disant complot Ergenekon se sont vu refuser la liberté sous caution. Les autorités disent que le site d'information nationaliste auquel les journalistes étaient liés était la branche médiatique d'Ergenekon. S'ils sont reconnus coupables ils risquent 15 ans de prison.


Les coups montés des services secrets

Ils ont été arrêtés lors de "l'enquête Oda TV" qui a commencé après l'application de la loi, des officiers ont perquisitionné leurs bureaux en février de l'année dernière. De même dans le cadre de cette enquête Oda TV l'ancien chef de la police, Hanefi Avcioglu, a été arrêté. Il  avait écrit sur des infiltrations possibles des forces de police par la communauté Gülen.

Fethullah Gülen Les suspects affirment que les documents compromettants trouvés dans leurs ordinateurs y ont été plantés par des virus venus de l'extérieur introduit par le mouvement religieux Gülen. Fethullah Gülen un imam islamiste vit en Pennsylvanie, exilé de son propre chef. Certains pensent qu'il dirige secrètement un certain nombre de bureaucrates, de politiciens et de journalistes de même que des forces de sécurité et qu’il est derrière le récent bug au bureau du premier ministre Recep Tayyeb Erdogan. Certains cercles pro gouvernementaux ont accusé Gülen d'avoir des ambitions politiques.

Soner Yalçin a demandé à l'agence de Sécurité Nationale ( MIT) et au département de la Police de trouver ceux qui sont derrière cette conspiration.

"Qui peut être derrière un tel complot ? Est-il possible de mener de telles actions sans le soutien des services secrets de l'état ? Nous avons écrit sur eux, c’est pour cela qu’ils nous ont tendu un piège en mettant des virus dans nos ordinateurs" a-t-il dit ajoutant que le gouvernement connaissait l'existence de ce "centre du diable".

"Ce qui manque c'est la volonté politique de révéler les faits" a-t-il dit. Il a qualifié l'état actuel du journalisme en Turquie de "vil".

"Les journalistes auraient dû dire " ça suffit" aux tribunaux; ce qui m'a rendu triste c'est que j'ai été accusé pour avoir fait un reportage rien d'autre" a-t-il dit. "Comment pouvez-vous rester sans rien faire face à une telle affaire ? Comment ne pas s'impliquer pour protéger les valeurs du journalisme ? Comment se retenir et ne pas descendre dans la rue pour manifester ?", demande-t-il.

Le procès du journalisme, des intellectuels, des étudiants...

Ahmet Sik Le journaliste Ahmet Sik après avoir été libéré cet été après plus d'un an de détention préventive pour des supposés liens avec un groupe terroriste a dit :
"Il y a actuellement environ 100 journalistes emprisonnés mais la liberté d'expression n'est pas seulement le problème des journalistes dans ce pays. Il y a actuellement environ 600 étudiants d'université derrière les barreaux et plus de 5000 individus arrêtés dans le cadre des procès du KCK (Kurdistan Communauties Union). Nous allons continuer à mener ce combat".  "Réduire les journalistes au silence c'est réduire le peuple au silence. C'est le journalisme à qui on fait un procès ici et c'est le principe du secret des sources qui est liquidé. La police, les procureurs et les juges qui exécutent ce complot seront plus tard envoyés en prison pour cela".
Le dirigeant du principal parti d'opposition le Parti Républicain du Peuple (CHP) Kemal Kılıçdaroğlu a dit :
" Les prisons de ce pays ne devraient pas servir de maison aux écrivains, intellectuels et étudiants qui demandent une éducation libre. Une telle injustice pourrait vous viser dans un futur proche. D'où et de qui elle vient, l'injustice est l'injustice et devrait être combattue par une résistance coopérative de toute l'intelligentsia et des patriotes de ce pays".

L'Union européenne et les US se sont dit inquiets concernant l'arrestation des journalistes en Turquie. En attendant le journaliste politique Mustafa Balbay a complété sa troisième année de prison "en détention préventive" alors qu'aucun crime ne lui a été reproché. 
Il se peut que le stylo soit plus puissant que l'épée mais en Turquie il faut du courage à un écrivain pour l'utiliser contre l'État.

Mireille Delmarre