Le chômage a légèrement augmenté en décembre en Allemagne, poursuivant une dégradation entamée depuis l’été, signe que le marché du travail de la première économie européenne est rattrapé par la crise même s’il a bien mieux résisté q
Le chômage a légèrement augmenté en décembre en Allemagne, poursuivant une dégradation entamée depuis l'été, signe que le marché du travail de la première économie européenne est rattrapé par la crise même s'il a bien mieux résisté qu'ailleurs.
"Les traces (de la dégradation de la situation économique) sont visibles", a reconnu jeudi Frank Weise, le président de l'Agence pour l'emploi allemande, en dévoilant les derniers chiffres de l'année 2012.
Alors qu'il était stable les mois précédents, à 6,5%, le taux de chômage brut de la première économie européenne est monté en décembre à 6,7%, représentant 88.000 chômeurs de plus à 2,84 millions de sans emploi.
"Une augmentation du chômage en décembre est courante, mais cette année elle semble plus forte que les années passées", a expliqué l'agence, qualifiant toutefois le marché du travail de "robuste".
En données corrigées des variations saisonnières (CVS), plus représentatives d'une tendance de fond, la détérioration du marché du travail est régulière depuis juillet et le taux de chômage atteignait 6,9% en décembre.
Sans grande surprise vu l'importance des exportations dans son économie, l'Allemagne s'est montrée trimestre après trimestre de plus en plus marquée par la récession de la zone euro et le ralentissement de l'économie mondiale en général.
Sa croissance a diminué de trimestre en trimestre (+0,5% au premier, +0,3% au deuxième, +0,2% au troisième) et son PIB pourrait même se contracter au dernier trimestre, à en croire la Bundesbank.
Ce ralentissement se répercute en toute logique sur le marché du travail.
Pour limiter les licenciements définitifs et être à même de redémarrer au plus vite quand la conjoncture s'améliorera, le gouvernement a décidé en décembre de renforcer son dispositif de chômage partiel, comme au plus fort de la crise de 2009.
L'indice de l'Agence pour l'emploi, représentant la demande en main d'œuvre, s'est dégradé tout au long de 2012 pour retomber en décembre au plus bas depuis presque deux ans.
"L'environnement devient plus difficile, mais nous sommes bien armés pour y faire face", a assuré la ministre allemande du Travail Ursula Von der Leyen.
D'ailleurs, malgré cette dégradation de fin d'année, le bilan 2012 du marché du travail allemand reste positif: le taux de chômage brut a reculé de 0,3 point à 6,8%. C'est son plus bas niveau depuis 1991, a souligné l'Agence pour l'emploi.
Avec 2,897 millions de sans-emploi, l'Allemagne fait largement mieux que ses voisins européens davantage mis à mal par la crise.
L'Espagne vient ainsi de chiffrer à 4,85 millions le nombre de demandeurs d'emploi à fin 2012, quand en France métropolitaine, 3,13 millions de personnes étaient sans activité fin novembre, un nombre qui augmente en continu depuis 19 mois.
Autre signe positif pour l'Allemagne, 41,5 millions de personnes avaient un travail en 2012, un nouveau record.
Confronté à une démographie déclinante et vieillissante, le pays craint plutôt le manque de main d'œuvre qui affecte déjà certains secteurs de son économie et devrait s'aggraver dans les années à venir.
Les économistes ne sont d'ailleurs pas inquiets sur l'évolution du chômage pour l'année qui débute.
S'il table sur la poursuite d'une "très lente hausse du chômage" au premier trimestre, Constantin Wirschke, économiste chez Natixis, anticipe néanmoins un marché du travail "relativement robuste".
"Au final, il ne devrait pas se détériorer de manière importante, mais il ne devrait pas créer beaucoup d'emplois non plus", résume-t-il.
Une tendance à la diminution du chômage "pourrait bien refaire son apparition vers la mi-2013", prévoit Timo Klein, économiste d'IHS Global.