Mohammed al Ajami avait espéré que le changement dans les pays arabes touche d’autres pays, en allusion au Golfe.
Le Haut Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme s'est déclaré mardi "extrêmement préoccupé" par l'emprisonnement au Qatar du poète Mohammed al-Ajami, alias Ibn al-Dhib.
Mohammed al Ajami a été condamné à la prison à vie le 29 novembre par un tribunal du Qatar pour incitation contre le régime et diffamation du prince héritier de cette monarchie du Golfe.
"Nous sommes préoccupés par le caractère inéquitable du procès, dont le droit à un conseil juridique. Le procès a été marqué par un grand nombre d'irrégularités de procédure avec plusieurs sessions à huis clos", a déclaré une porte-parole du Haut Commissariat à Genève Cécile Pouilly.
Le Haut Commissariat a également dénoncé le fait que Mohammed al Ajami "a apparemment passé plusieurs mois en isolement et y reste confiné malgré un arrêt du tribunal de première instance ordonnant sa détention dans des conditions normales".
Le Haut Commissariat va surveiller l'évolution de ce cas.
Un jugement en appel est prévu le 27 janvier, a précisé la porte-parole.
Amnesty International avait indiqué que la justice du Qatar lui reprochait d'avoir écrit en 2010 un poème critiquant l'émir mais que selon des militants du Golfe, la véritable raison de son arrestation en novembre 2011 était son "Poème du jardin", écrit en 2011 alors qu'avait commencé le Printemps arabe.
Ce poème rend hommage à la révolution tunisienne et exprime l'espoir que le changement touche d'autres pays arabes, affirmant "nous sommes tous la Tunisie face à une élite répressive".