28-04-2024 06:37 AM Jerusalem Timing

Après une tentative d’attaque, militaires et islamistes s’affrontent au Mali

Après une tentative d’attaque, militaires et islamistes s’affrontent au Mali

C’est la première fois que l’armée malienne et ces mouvements s’affrontent sur le terrain.

Des militaires maliens affrontaient mercredi soir à l'arme lourde des islamistes dans la région de Mopti (centre), dans une zone proche de la ligne de partition du pays où, selon l'armée, une tentative d'attaque avait été repoussée moins de 48 heures auparavant.
  
Selon un militaire joint sur le terrain depuis Bamako, les affrontements se déroulaient à Konna, à environ 70 km au nord de la ville de Mopti.
   "Nous avons déclenché les opérations contre l'ennemi, qui a tenté de faire face. Nous allons les déloger", a dit ce militaire sous couvert d'anonymat, sans plus de détails.
  
Un habitant de Konna a parlé à l'AFP de tirs à l'arme lourde et d'une "guerre" entre l'armée malienne et les islamistes" qui durait depuis la fin de l'après-midi de mercredi. "L'armée tire, les islamistes aussi", a dit un autre.
  
Aucune source n'a pu être jointe au sein des groupes islamistes armés Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) et Ansar Dine, qui occupent le Nord et une partie de la région de Mopti depuis neuf mois.
  
Et depuis ce temps, c'est la première fois que l'armée malienne et ces mouvements s'affrontent sur le terrain.
  
Mopti est la dernière capitale régionale avant les territoires sous contrôle des islamistes. Entre Konna et Mopti se trouve la localité de Sévaré (moins de 15 km de Mopti), où l'armée dispose d'un poste de commandement opérationnel.
  
Selon un militaire malien, des hommes et des armes ont été envoyés à Mopti dans la nuit de mardi à mercredi, et des témoins ont vu une partie de ces renforts se rendre à Sévaré.
  
Dans la journée de mercredi, plusieurs centaines de personnes avaient manifesté à Bamako et Kati, ville garnison à 15 km de la capitale, pour réclamer notamment la libération de ses régions du Nord et le départ du pouvoir du président intérimaire Dioncounda Traoré, installé en avril après un coup d'Etat militaire le 22 mars.
  
Ces développements se sont produits moins de 48 heures après une tentative d'attaque des islamistes, qui a été repoussée, selon l'armée.
L'assaut était projeté lundi après-midi par "des terroristes et islamistes armés d'Aqmi, d'Ansar Dine et du Mujao" sur "les positions avancées" de l'armée aux alentours de Konna, mais "les forces armées et de sécurité maliennes ont repoussé cette tentative d'attaque", sans aucun dommage, avait dit le ministère de la Défense.
  
Pas de rôle pour l'Otan au Mali

Selon des sources sécuritaires et des témoins, Ansar Dine, Aqmi et le Mujao, renforcés par des hommes de la secte islamiste nigériane Boko Haram, se sont regroupés début janvier dans une localité proche de Tombouctou (nord-ouest).
  
Le gouvernement malien, Ansar Dine et le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), rébellion touareg ex-alliée des islamistes, devaient tenir jeudi des discussions directes à Ouagadougou mais ces pourparlers ont été reportés à la demande des différentes parties pour leur donner "plus de temps pour se préparer", selon le Burkina Faso, pays médiateur régional dans la crise malienne.
  
Aucune nouvelle date de rencontre n'a été fixée.
Sous la pression du Burkina Faso et de l'Algérie, Ansar Dine s'était notamment engagé à prendre ses distances avec Aqmi et le Mujao, à dialoguer avec Bamako et a offert une trêve. Mais le 3 janvier, il est revenu sur l'offre, tout en se disant ouvert à de nouvelles discussions.
  
Le président en exercice de l'Union africaine (UA), le Béninois Thomas Boni Yayi, avait appelé l'Otan à déployer des forces aux côtés des troupes africaines appelées à être déployées au Mali sous mandat de l'ONU.
Mais mercredi un responsable de l'OTAN à Bruxelles a assuré: "Il n'y a ni demande ni discussion sur un possible rôle pour l'Otan au Mali".
Des préparatifs sont en cours pour le déploiement d'une force internationale au Mali, approuvé par l'ONU le 20 décembre et prévu par étapes, sans calendrier précisé.
  
Le 31 décembre, le président Dioncounda Traoré avait affirmé que le Mali se préparait à "la guerre contre les terroristes (...) plus tôt qu'on ne le pense".
En novembre, Romani Prodi, l'émissaire de l'ONU pour le Sahel, avait estimé une intervention impossible avant septembre 2013. M. Prodi est attendu jeudi à Bamako pour rencontrer les autorités et des acteurs humanitaires.