22-11-2024 07:00 PM Jerusalem Timing

Liban : Michel Sleiman refuse le projet électoral orthodoxe

Liban : Michel Sleiman refuse le projet électoral orthodoxe

Le Hezbollah et Amal l’ont approuvé.

Après deux séances marquées mardi par la suprématie du projet du Rassemblement orthodoxe (chaque communauté élit ses députés), la sous-commission parlementaire chargée d’examiner les projets de loi électorale a entamé mercredi sa deuxième journée de travail au Parlement.

Après avoir obtenu le soutien unanime des quatre principales formations chrétiennes (Courant patriotique libre, Forces libanaises, Kataëb et Marada) et de l’Eglise maronite, le projet orthodoxe a reçu, hier, l’appui du Mouvement Amal et du Hezbollah, qui s’étaient engagés à soutenir le choix électoral des chrétiens quel qu’il soit, bien que leur préférence aille pour les grandes circonscriptions multicommunautaires sur la base de la proportionnelle.

Seuls le Courant du futur et le Parti socialiste progressiste (PSP) ont exprimé leur rejet du projet orthodoxe. Dans un entretien au quotidien as-Safir, M. Walid Joumblatt a rejeté cette proposition, affirmant qu’elle «comporte de nombreux risques qui mèneraient à l’extrémisme et l’isolement des communautés». Pour le chef du PSP, ce projet met en péril «la coexistence et l’accord de Taëf».

Le chemin de cette loi proposition controversée reste semé d’embûches, surtout que le président de la République, Michel Sleiman, a estimé qu’elle est anticonstitutionnelle. M. Sleiman a appelé à former une commission constitutionnelle qui serait chargée d’examiner toute nouvelle loi électorale afin de s’assurer de sa conformité avec la loi fondamentale. Au cas où le projet orthodoxe est voté par la Chambre, le chef de l’Etat pourrait donc en demander l’invalidation par le Conseil constitutionnel. Ce processus prendra des semaines et les élections législatives seraient de facto reportées.

Le président Sleiman a exhorté toutes les parties à aboutir à un consensus concernant la réforme électorale, émettant l’espoir que les discussions se concentrent sur le projet transmis par le gouvernement basé sur la proportionnelle, qui consiste en un découpage prévoyant treize circonscriptions auxquelles vient s’ajouter une circonscription de six députés consacrée aux émigrés. Le chef de l’État a souligné que le projet du gouvernement pourrait être amendé de manière à se rapprocher d’une formule combinant la proportionnelle et le mode de scrutin majoritaire, afin de prendre en considération les appréhensions de toutes les parties.

Les travaux de la sous-commission parlementaire pourraient se prolonger au moins une semaine afin d’aboutir à un consensus qui serait accepté par toutes les parties.

Les députés Georges Adwan (Forces libanaises), Samy Gemayel (Kataëb), Ahmad Fatfat (Courant du futur), Serge Torsarkissian (bloc arménien), Akram Chehayeb (bloc Joumblatt), Alain Aoun (Courant patriotique libre), Ali Fayad (Hezbollah), Ali Bazzi (Amal), participent aux travaux de la sous-commission, qui est présidée par le député Robert Ghanem en l’absence du vice-président de la Chambre Farid Makari, qui se trouve à Paris «pour raison de sécurité». A l’issue des débats, M. Ghanem a qualifié les discussions de «sérieuses et objectives».

Médiarama