FL et Kataeb se trouvent contraints de refuser un projet de loi électorale qio est à l’avantage des Chrétiens.
Le Courant patriotique libre (CPL) se sent plus à l’aise à l’égard de la position de ses alliés musulmans au sujet du projet orthodoxe (selon lequel chaque communauté élit ses propres députés, ndlr) que ne le sont les chrétiens du 14-Mars vis-à-vis de leurs partenaires musulmans.
Les Forces libanaises (FL) et le parti Kataëb savent que le Courant du futur ne soutiendra en aucun cas ce projet défendu vigoureusement par les aounistes, qui expliquent aux chrétiens que c’est leur seule planche de salut. Cela a embarrassé les FL et les Kataëb, qui ont été entrainés dans la surenchère, alors qu’ils préfèrent le projet des 50 circonscriptions proposé par Samir Geagea.
Les délibérations des deux premiers jours à la sous-commission parlementaire chargée d’examiner les projets de loi électorale ont montré que les FL et les Kataëb n’ont pas affiché un grand enthousiasme dans la défense de ce projet, bien qu’ils ne puissent s’en dissocier. En revanche, le député Alain Aoun (CPL) l’a défendu avec acharnement.
Ce que le Courant du futur n’a pas annoncé ouvertement, le député Serge Torsarkissian s’est chargé de le faire avec une expression succincte et claire: «Nous ne voulons pas ce projet».
Le représentant du Mouvement Amal, Ali Bazzi, avait, lui, des instructions claires du président Nabih Berry sur la nécessité de se ranger du côté de l’unanimité chrétienne. M. Berry a réaffirmé au Nahar qu’il appuyait ce projet «en dépit du fait qu’il ne rejoint pas ma vision en matière électorale.» Le chef du Législatif a ajouté: «j’ai adopté la même position à Doha lorsque j’ai approuvé la loi de 1960, soutenue par le général Michel Aoun. Je ne manœuvre pas au détriment des chrétiens.»
M. Berry a tenu ces propos au moment même où il devait recevoir le chef du Parti socialiste progressiste (PSP), Walid Joumblatt, venu justement lui expliquer les «aspects négatifs» du projet orthodoxe et le danger qu’il représente pour le Liban et pour l’accord de Taëf. «Ce projet est anticonstitutionnel, il est contre la convivialité et provoque l’isolement des communautés», a répété au Nahar le chef du PSP.
La position de M. Joumblatt a trouvé un soutien auprès celle du président Sleiman qui a rejeté le projet orthodoxe le jugeant anticonstitutionnel.
Mais le CPL estime que le chef de l’Etat doit être conséquent avec lui-même lorsqu’il a appelé, à la veille de Noël, à la tenue des élections à la date prévue. Selon les aounistes, M. Sleiman doit également annoncer que la loi de 1960 n’est pas conforme à l’esprit de la Constitution.
Radwan Akil, journaliste libanais proche de la majorité
An Nahar
Médiarama