30-04-2025 07:48 PM Jerusalem Timing

France: défections à droite pour le débat sur la laïcité et l’Islam

France: défections à droite pour le débat sur la laïcité et l’Islam

La plus importante défection est celle du Premier ministre François Fillon.

Le débat controversé sur la laïcité et l'islam en France, voulu par le président Nicolas Sarkozy et prévu le 5 avril par son parti UMP, semblait jeudi de plus en plus compromis avec la multiplication des défections de personnalités de son camp refusant d'y participer.
 

La plus importante défection est celle du Premier ministre François Fillon qui a indiqué qu'il n'assisterait pas à la convention de l'UMP prévue le 5 avril. Son entourage indiquait toutefois à l'AFP que la décision avait été prise "en accord avec le président de la République" et que le gouvernement serait "attentif" au débat.

D'autres membres de l'UMP (droite), notamment la ministre des Solidarités, Roselyne Bachelot, lui ont emboîté le pas jeudi en annonçant qu'ils n'y assisteraient pas non plus.

Le porte-parole du gouvernement, François Baroin, qui avait lui-même marqué sa distance vis-à-vis de ces thématiques, a laissé entendre qu'il n'y aurait pas de suites législatives au débat. "On n'a pas besoin de textes nouveaux", a expliqué M. Baroin, estimant que la loi de 1905, texte fondateur de la laïcité en France, contenait "les moyens de répondre à tous les problèmes qui se
posent".

Le Premier ministre, comme d'autres membres de l'UMP, n'avait pas caché dès le départ son hostilité à l'idée de ce débat lancée en février par Nicolas Sarkozy qui avait explicitement fait référence à l'islam.

Son parti s'était empressé de le suivre en annonçant le 15 février la tenue d'une convention le 5 avril consacrée à "la laïcité, la place des religions, et en particulier l'islam".

La communauté musulmane de France (entre 5 et 6 millions de personnes) a immédiatement fait part de sa crainte de se voir stigmatisée, tandis que l'opposition criait à la tentative de récupération des voix de l'extrême droite, qui s'en prend régulièrement à l'islam et vient de connaître dimanche un succès lors d'élections locales.
 
Mercredi, les représentants des six grandes religions de France se sont élevés, dans une tribune commune, contre l'organisation de ce débat par un parti, "fût-il majoritaire", à l'approche de l'élection présidentielle de 2012.