De guerre en guerre, les Etats-unis accèlèrent le processus de leur désintégration..
L'intervention américaine en Libye inquiète les élus du Congrès déjà incapables de se mettre d'accord sur le niveau des dépenses fédérales.
Et pour cause, le Pentagone a donné des précisions sur le coût de l\'intervention, affirmant que celle-ci a entraîné un coût supplémentaire de 550 millions de dollars et devrait coûter 40 millions de plus au cours des trois prochaines semaines. Le déficit américain est estimé à environ 1.600 milliards de dollars.
A titre de comparaison, en Afghanistan où la situation est différente puisqu'environ 100.000 soldats américains occupent le terrain le coût des opérations est de 300 millions de dollars par jour, selon les projections pour l'exercice 2012.
"Il est légitime d'avoir des inquiétudes sur les coûts", a estimé Mark Peceny, professeur de sciences politiques à l'université du Nouveau Mexique.
Mais celui-ci a ajouté que l'évaluation des coûts dépendait de la durée de la mission. "Le coût d'une brève campagne aérienne peut ne pas être si énorme, mais si cela mène à un engagement plus long je verrai les choses différemment en termes de coûts", a-t-il dit ajoutant que les élus pourraient se prononcer pour des "limites" dans le temps.
Parallèlement, le débat sur les dépenses reprenait cette semaine au Congrès alors que les deux camps sont toujours en désaccord sur le niveau des dépenses pour l'exercice budgétaire 2011 qui se termine le 30 septembre.
Faute d'accord entre les deux partis au plus tard le 8 avril, les services non-urgents du gouvernement fédéral devront fermer.
Les républicains poussés par leur aile droite et les ultraconservateurs du "Tea party" exigent des coupes drastiques dans les dépenses fédérales, alors que les alliés démocrates de Barack Obama veulent sauver les subventions menacées par les républicains.
Le représentant démocrate de gauche Dennis Kucinich, opposant farouche aux interventions militaires à l'étranger, a proposé un amendement à la loi de finance en cours de discussion afin d'empêcher l'emploi de fonds américains pour financer les opérations en Libye.
Le président Obama a tenté de répondre aux inquiétudes des parlementaires dans son intervention télévisée lundi soir, se disant conscient "des risques et des coûts d'une action militaire".
Mais sa prestation n'a pas satisfait certains élus comme le très respecté sénateur républicain Richard Lugar.
"Les opérations militaires américaines en Libye pourraient déjà avoir coûté près d'un milliard de dollars", a-t-il dit. "Le président n'a pas replacé ces coûts dans le contexte d'une dette supérieure à 1.400 milliards de dollars et n'a pas évoqué les effets potentiels de cette opération sur l'armée, déjà aux prises avec deux guerres", a ajouté le sénateur.
Ces questions doivent être soulevées cette semaine au cours de différentes auditions au Congrès.