Le parti de Samir Geagea est en fait aligné sur les choix régionaux des ennemis du régime syrien, notamment l’Arabie saoudite.
Les chrétiens du 14-Mars regardent avec suspicion la position du chef des Forces libanaises, Samir Geagea, surtout après les critiques qu’il a formulées, dans ses salons privés, contre le communiqué publié après la dernière réunion, à Bkerké, des leaders chrétiens, à laquelle il n’a pas assisté.
Ce communiqué avait estimé que de toutes les propositions qui circulent, le projet orthodoxe est le plus acceptable pour les chrétiens.
Ces milieux s’interrogent sur le raisons de la position de M. Geagea, d’autant qu’il avait annoncé son franc soutien au projet orthodoxe. Certains affirment que le chef des FL base ses choix politiques et électoraux sur les résultats de sondages qu’il commande périodiquement.
Or ces sondages auraient montré qu’il sera impossible pour les FL de conserver la taille de leur bloc parlementaire si le scrutin est organisé sur la base du projet orthodoxe.
En effet, les FL perdront leur allié traditionnel, les Kataëb, car les deux partis chrétiens seront forcément en concurrence dans la plupart des circonscriptions.
Selon les mêmes milieux chrétiens du 14-Mars, les chiffres montrent qu’une éventuelle victoire des candidats des FL dans le Metn, à Baabda, à Achrafié, à Aley et à Zahlé est pratiquement impossible.
Dans le Metn, c’est la base populaire Kataëb qui domine et le 14-Mars occupe actuellement, via le député Sami Gemayel, un seul siège. A Achrafié et à Aley, ce sont des députés Kataëb qui occupent les sièges du 14-Mars.
A Zahlé, Elie Marouni est membre du Parti phalangiste. Les sondages montrent que le Courant patriotique libre a de fortes chances de rafler ces sièges, en l’absence d’une concurrence sérieuse et de personnalités indépendantes capables de rassembler suffisamment de votes.
A Zahlé, Elie Skaff reste le mieux positionné, surtout que sa liste a obtenu 60% des voix chrétiennes et 10 des voix sunnites, en 2009.
Les milieux précités ajoutent cependant que les calculs électoraux ne sont pas la seule raison expliquant la crainte des FL vis-à-vis du projet orthodoxe.
Le parti de Samir Geagea est en fait aligné sur les choix régionaux des ennemis du régime syrien, notamment l’Arabie saoudite. Or Riyad souhaite que ses alliés au Liban remportent la majorité lors des prochaines élections, même au détriment d’une loi qui répond le mieux aux intérêts des chrétiens.
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