29-11-2024 11:24 AM Jerusalem Timing

La France reconnait avoir perdu le pari sur la chute d’Assad

La France reconnait avoir perdu le pari sur la chute d’Assad

"Paris compte adopter une nouvelle approche qui prendra en considération la détermination d’Assad et la cohésion de son armée".

Le président Bachar AssadUn haut responsable libanais qui a visité la France vers la fin de l’année dernière, où il s'est entretenu avec le président François Hollande, a présenté à ses proches la vision française sur le dossier syrienm c'est ce qu'a révélé mardi le quotidien AsSafir.

Selon lui, «la France a été surprise par le fait que le président syrien Bachar al-Assad, son régime et son armée, aient pu résister aussi longtemps.

La France reconnait avoir perdu le pari sur la chute d’Assad, et en 2013, elle compte adopter une nouvelle approche qui prendra en considération la détermination d’Assad, la cohésion de son armée et l’influence grandissante des salafistes et d'Al-Qaïda en Syrie, qui menace sérieusement les pays européens.

Ces informations rejoignent celles rapportées au quotidien as-Safir par un haut responsable libanais qui entretient une relation d’amitié avec les dirigeants français.

Cette personnalité rapporte la version suivante des faits: «Dès l'éclatement de la contestation populaire en Syrie il y a près de deux ans, Nicolas Sarkozy était encore président de la République.

Quatre mois plus tard, alors que ce mouvement dégénérait rapidement en confrontation armée, j’ai rencontré Sarkozy, auquel je suis lié par une amitié, et l’ai interrogé sur sa vision de ce qui se passait en Syrie et de l’avenir de ce pays. Il répondit laconiquement qu’il n’y aura ni vainqueur, ni vaincu.

Sarkozy voulait dire que le président syrien et les piliers de son régime, ainsi que les figures de l’opposition se retrouveront autour d’une table ronde sous l’égide de Washington, de Paris, de Moscou et de Berlin, en présence des pays influents de la région: la Turquie et l’Iran.

Il y a deux semaines, j’ai de nouveau rencontré l’ancien président Sarkozy à Paris, et cherché à savoir s’il maintenait l’analyse dont il m’avait fait part il y a près de deux ans au sujet de la Syrie. Il me répondit sans cacher son étonnement: Et qu’a donc changé en Syrie?

Au contraire, étant donnée l’évolution dramatique des opérations militaires, qui illustre l’incapacité de l’un et l’autre des deux camps à trancher et à l’emporter de manière claire et définitive, je suis encore plus convaincu de ce que je vous avais dit il y a deux ans au sujet de l'évolution des événements en Syrie». Et Sarkozy d'ajouter:

«La seule nouveauté intervenue depuis notre rencontre à l’Elysée, il y a près de deux ans, c’est que des parties libanaises, par ignorance ou avec préméditation, se sont impliquées dans les événements en Syrie. C’est une grave erreur qu’il va falloir rectifier. Il faudra renouer avec la position officielle libanaise, celle de se dissocier de ces événements pour éviter leurs retombées sur le Liban.»

AsSafir traduit par Médiarama