Les ravisseurs réclament l’arrêt de l’agression au Mali. Hollande confirme la présence de Français parmi les otages.
L'armée algérienne "bombardait" jeudi le site gazier du centre-est de l'Algérie où un groupe islamiste retient de nombreux otages, parmi lesquels des dizaines d'Occidentaux, a annoncé une source de ce groupe à l'agence mauritanienne en ligne Nouakchott information (ANI).
Des hélicoptères de l'armée algérienne ont ouvert le feu sur le complexe où sont détenus les otages, dont au moins deux ont été blessés, selon cette source citée par l'ANI, agence généralement très bien informée sur les groupes islamistes armés.
L’arrêt de l’agression au Mali
Le groupe armé ayant revendiqué mercredi la prise d'otages en Algérie réclame "l'arrêt de l'agression" au Mali, dans un communiqué publié par le site mauritanien Alakhbar.
"Nous annonçons avoir réussi une attaque de taille en réaction à (...) la croisade menée par les forces françaises au Mali", indique le communiqué rédigé par un groupe intitulé les "Signataires par le sang".
C'est le nom que l'Algérien Mokhtar Belmokhtar, récemment destitué d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a donné à sa katiba (unité combattante).
Cette prise d'otages est une "réaction à l'ingérence flagrante de l'Algérie autorisant l'usage de son espace aérien par l'aviation française pour mener des raids contre le nord du Mali". "Nous affirmons que les otages sont plus de 40 Croisés, dont 7 Américains et 2 Britanniques, parmi d'autres nationalités", poursuit l'organisation.
"Nous rendons l'Algérie et les pays des otages responsables de tout retard dans l'accomplissement de nos conditions, dont la première est l'arrêt de cette agression contre les nôtres au Mali", souligne le groupe.
Rappelons que les troupes françaises progressaient mercredi vers le nord du Mali, avec des combats au sol qui constituent une nouvelle étape dans l’intervention militaire de Paris, après des raids aériens menés depuis le 11 janvier contre le centre et le nord du pays.
2 morts
Des combattants liés à Al-Qaïda ont attaqué à l'aube le site d'In Amenas, dans le centre-est de l'Algérie, près de la frontière libyenne, à environ 1.300 kilomètres d'Alger, exploité par le groupe britannique BP, le norvégien Statoil et l'algérien Sonatrach.
Les autorités algériennes ont fait état de deux morts, un Algérien et un Britannique, au cours de l'attaque.
Trente otages algériens échappent à leurs ravisseurs
Ce jeudim trente otages algériens ont réussi à s'échapper du site gazier où ils étaient retenus en otage depuis mercredi à l'aube, a annoncé la Wilaya (préfecture) d'Illizi.
Des otages algériens avaient déjà été libérés mercredi par petits groupes mais leur nombre n'avait pas été précisé.
15 étrangers dont des français s'évadent
Quinze étrangers, dont un couple de Français, qui étaient retenus en otages auraient réussi à s'échapper, a rapporté jeudi la chaîne privée algérienne Ennahar.
Or, des sources gouvernementales algériennes ont indiqué qu'il était impossible dans l'état actuel des choses de pouvoir confirmer une telle information.
Des Américains et japonais parmi les otages
Entre-temps, Washington et Tokyo ont confirmé que des américains et japonais se trouvaient parmi les otages, alors que le président français François Hollande a dit ne pas avoir la certitude que des Français étaient retenus.
Cent cinquante employés algériens du groupe français CIS Catering sont également retenus sur le site, mais peuvent y circuler librement, selon le PDG de la société.
Un responsable de Statoil a pour sa part affirmé que 12 employés de la compagnie, neuf Norvégiens et trois locaux, étaient "impliqués" dans la prise d'otages, sans préciser s'ils étaient effectivement otages.
France 24 dit avoir parlé avec un otage français
De son côté, la chaîne France 24 a affirmé mercredi avoir eu une conversation téléphonique avec un otage français détenu sur un site gazier en Algérie, qui a assuré que des Malaisiens et des Philippins figuraient également parmi les personnes retenues.
Hollande confirme la présence de Français
Le président français François Hollande a confirmé jeudi la présence de ressortissants français parmi les otages.
Hollande a indiqué qu'il ne donnerait "aucune précision sur le nombre" de Français "éventuellement" retenus dans la prise d'otages en Algérie car, dans cette situation "confuse", le mieux est d'en dire "le moins".
Alger refuse de négocier avec les ravisseurs
Côté officiel, le ministre algérien de l'Intérieur Dahou Ould Kablia, soulignant que les autorités ne négocieront pas avec les "terroristes", a indiqué que les ravisseurs avaient demandé à quitter le pays avec leurs otages, ce qu'Alger refuse.
Le ministre a indiqué qu'ils étaient "encerclés" par l'armée et les services de sécurité dans le complexe gazier d'In Aménas.
Selon Ould Kablia, "le groupe terroriste qui a attaqué la base de vie n'est entré ni du Mali, ni de Libye", a souligné le ministre algérien, précisant qu'il s'agissait d'un groupe d'"une vingtaine d'hommes issus de la région".