24-11-2024 10:31 AM Jerusalem Timing

Mali: progression vers le nord, réunion au sommet à Abidjan

Mali: progression vers le nord, réunion au sommet à Abidjan

FMI: "Le conflit au Mali et la prise d’otages en Algérie sont une "source de vulnérabilité" pour l’économie des pays du Sahel".

  
Les principaux chefs d'Etat et de gouvernement d'Afrique de l'Ouest se retrouvent samedi à Abidjan pour une réunion consacrée au déploiement d'une force d'intervention au Mali, où l'armée, appuyée par les troupes françaises, a repris la ville de Konna (centre) aux islamistes.
  
Sur le terrain, les informations demeurent contradictoires à Diabali, à 400 km au nord-ouest de Bamako, dont des combattants islamistes s'étaient emparés lundi. Plusieurs habitants et une source de sécurité régionale avaient affirmé que des jihadistes avaient abandonné la ville, après les bombardements. De son côté, le ministère français de la Défense a laissé entendre que la ville n'avait pas été reprise.
  
A Abidjan, le président tchadien Idriss Deby - dont le pays ne fait pas partie de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) mais qui a promis d'envoyer des troupes - et le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius seront également présents.
  
Le sommet doit s'ouvrir dans la matinée. Les participants "vont évaluer la situation sécuritaire afin de donner de nouvelles orientations pour le déploiement rapide de la force ouest-africaine", selon la présidence du Burkina Faso.
  
Ils doivent notamment convenir d'"accélérer" le déploiement de la Mission internationale de soutien au Mali (Misma), qui a reçu mandat de l'ONU pour aider les autorités maliennes à reprendre le contrôle du Nord du pays, occupé depuis plus de neuf mois par des groupes armés islamistes qui y ont multiplié les exactions.
  

Des soldats africains pour relayer les Français


  
"Nous allons voir avec nos amis africains comment accélérer la mise en place de la Misma", a déclaré vendredi Laurent Fabius.
  
"La guerre qui nous est désormais imposée par le refus des mouvements criminels et terroristes de l'offre de paix suffisamment portée par les efforts de médiation de la Cédéao exige de nous l'accélération du déploiement de la Misma", a souligné pour sa part le président de la Commission de la Cédéao, Désiré Kadré Ouédraogo.
  
Quelque 2.000 membres de la Misma, dirigée par le général nigérian Shehu Abdulkadir, doivent être déployés au Mali d'ici au 26 janvier. Une centaine de soldats togolais et nigérians sont déjà arrivés à Bamako, et une trentaine de Béninois sont en route pour les rejoindre.
  
Huit pays ouest-africains - Nigeria, Togo, Bénin, Sénégal, Niger, Guinée, Ghana et Burkina Faso - ainsi que le Tchad ont annoncé leur contribution à la Misma.
  
Au total, quelque 5.800 soldats du continent africain doivent être déployés au Mali et prendre à terme le relais de l'armée française.
  
Celle-ci a poursuivi vendredi ses frappes aériennes et son engagement au sol aux côtés de ce qui reste de l'armée malienne. Plus de 1.800 soldats français sont déjà présents au Mali et leur nombre devrait prochainement être porté à 2.500, selon Paris.
  
Bamako a notamment annoncé avoir repris jeudi "le contrôle total" de Konna, à 700 km au nord-est de Bamako, tombée le 10 janvier aux mains des combattants islamistes, ce qui avait précipité l'intervention française.
  
L'information a été confirmée par une source sécuritaire régionale et par des habitants, joints par l'AFP, de cette zone qui reste inaccessible aux observateurs indépendants.
  
"Les troupes françaises ont été accueillies dans la joie et l'allégresse par la population. Tout est redevenu calme, les extrémistes sont partis et les gens vaquent à nouveau à leurs affaires", a témoigné Amadou Guindo, un adjoint au maire de Konna, joint par téléphone.
   


  
"vulnérabilité" de la région 

   
  
Après des combats mercredi, il a fallu de nouvelles frappes aériennes françaises, jeudi, pour que les soldats maliens puissent entrer dans cette cité, dont les Français ont confirmé vendredi que les forces maliennes l'occupaient.
  
La chute de Konna au cours d'une offensive surprise des combattants islamistes le 10 janvier, alors que le front entre armée malienne et groupes jihadistes était gelé depuis des mois, avait déclenché l'intervention de la France - qui redoutait une percée des jihadistes vers le sud et Bamako.
  
L'aviation française a bombardé à plusieurs reprises Diabali, prise lundi par des islamistes, apparemment dirigés par l'Algérien Abou Zeid, un des chefs d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
  
Dans cette zone se trouvent un millier de "terroristes" appartenant aux "groupes les plus durs, les plus fanatiques, les mieux organisés, les plus déterminés et les mieux armés", avait assuré le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian.
  
En Algérie, l'agence de presse officielle algérienne APS affirme que douze otages et dix-huit ravisseurs ont été tués dans l'assaut donné aux islamistes qui avaient pris des centaines de personnes en otages mercredi sur un site gazier dans le Sahara. Ceux-ci détenaient encore vendredi sept étrangers à In Amenas, à 1.300 km au sud-est d'Alger, selon des sources islamistes citées par l'agence de presse mauritanienne ANI.
  
Les ravisseurs demandent à la France de "négocier" la fin de la guerre au Mali et proposent de libérer des "otages américains" contre des islamistes détenus aux Etats-Unis, a affirmé ANI.
  
Paris et Washington ont confirmé la mort d'un de leurs ressortissants.
  
Le conflit au Mali et la prise d'otages en Algérie sont une "source de vulnérabilité" pour l'économie des pays du Sahel, a mis en garde vendredi un haut représentant du Fonds monétaire international (FMI), responsable pour le Moyen-Orient et l'Asie centrale, Masood Ahmed.