"L’Egypte a le droit d’arrêter temporairement des individus ou d’enquêter si leurs papiers d’identité semblent suspects, mais en aucun cas celui de les renvoyer en Syrie".
Le gouvernement égyptien a expulsé illégalement deux réfugiés syriens vers leur pays ravagé par la guerre civile la semaine dernière, a dénoncé samedi Human Rights Watch (HRW), ajoutant que deux Palestiniens de Syrie risquaient actuellement le même sort.
Un Palestinien et son fils, en détention à l'aéroport du Caire, se sont vus refuser l'entrée sur le territoire égyptien, alors que HRW affirme qu'ils risquent de subir "des violences et une éventuelle persécution s'ils retournent en Syrie".
"L'Egypte a le droit d'arrêter temporairement des individus ou d'enquêter si leurs papiers d'identité semblent suspects, mais en aucun cas celui de les renvoyer en Syrie", a déclaré Bill Frelick, directeur du programme sur les
réfugiés à HRW.
"Alors que la Syrie traverse une tragédie et un lourd conflit, nous appelons l'Egypte et tous les pays à n'expulser aucun résident syrien, dont les Palestiniens, vers la Syrie", a-t-il ajouté.
"L'Egypte est tenue par la loi internationale de ne renvoyer aucune personne, quel que soit son statut, dans un endroit où elle pourrait être persécutée", a-t-il ajouté.
Les responsables de l'aéroport du Caire ont expulsé deux Syriens vers Damas
le 13 janvier alors qu'ils étaient tous deux arrivés la veille avec des passeports valides, selon l'ONG de défense des droits de l'Homme.
Mi-décembre, 13 Syriens ont failli être expulsés, avant que des responsables de l'immigration n'interviennent à la dernière minute. Emprisonnés et condamnés à l'expulsion, ils avaient été libérés grâce à l'intervention de leur avocat et du Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés.
HRW souligne que l'Egypte a jusqu'ici accueilli plus de 13.000 réfugiés syriens, mais l'ONG se dit désormais inquiète à la lumière des récentes expulsions.